Unilever ferme son usine Knorr en Alsace

Unilever ferme son usine Knorr en Alsace

Représentants syndicaux devant l’usine Knorr de Duppigheim (Bas-Rhin), le 25 mars 2021.

Après avoir cédé, à l’automne 2020, son site de Saint-Vulbas, dans l’Ain, le groupe Unilever a annoncé jeudi 25 mars l’abandon de son site de Duppigheim (Bas-Rhin), spécialisé dans la production de soupes et de sauces, d’ici à la fin de l’année. En cause, le déclin structurel du marché : en France, la consommation de soupes industrielles aurait baissé de 26 % entre 2012 et 2019, estime la direction. De fait, l’usine Knorr ne tourne qu’à 40 % de sa capacité, et le sursaut enregistré en 2020 n’a pas duré.

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Unilever s’engage à reclasser 70 des 261 salariés du site au sein de ses autres implantations, à Chevigny (Côte-d’Or), Saint-Dizier (Haute-Marne) et Compiègne (Oise). La production des soupes liquides destinées au marché national qui représente un peu plus de la moitié de l’activité du site alsacien sera sous-traitée, le groupe étant actuellement à la recherche d’un prestataire en France. Le conditionnement de produits déshydratés sera quant à lui confié à d’autres sites du groupe en Europe de l’Ouest.

« Un drame pour les salariés »

Pour les salariés, l’annonce a fait l’effet d’un coup de massue. « L’ordre du jour de la réunion du CSE parlait de réorganisation, mais personne n’imaginait une décision de cette ampleur. Et les chiffres qu’on nous a présentés, c’est ceux qu’on voit tous les mois. Notre outil de production fonctionne. C’est vrai qu’il faut s’adapter au consommateur, mais le groupe aurait pu innover pour cela », estime ainsi Olivier Dietrich, délégué CFTC et porte-parole de l’intersyndicale de l’usine. « L’envie d’assurer la survie du site n’existait plus. Cela fait des années qu’il n’y a plus eu de réel investissement, complète Martial Schwartz, délégué syndical Force ouvrière. Le souci, c’est que de nombreux salariés ont fait toute leur carrière ici ; je les vois mal déménager à Saint-Dizier ou Dijon. »

Knorr est le deuxième employeur de ce village de 1 600 habitants, pourvu d’une zone industrielle regroupant près de 2 500 emplois, dont les 800 postes générés par le groupe Lohr

« Le problème est à la fois industriel et marketing. On a tout essayé, mais les coûts fixes de l’usine de Duppigheim sont trop élevés et cela menace les autres activités du groupe. Les investissements que nous devrions faire aujourd’hui pour reconvertir le site, ce serait des moyens en moins pour innover dans la marque », rétorque la direction d’Unilever. Le groupe recherche des repreneurs pour tout ou partie du site et les négociations concernant le plan social démarreront le 6 avril.

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