Unédic : le patronat agace les syndicats

Unédic : le patronat agace les syndicats

Le patronat n’y est pas allé de main morte. Lors de la quatrième séance de débat sur l’assurance-chômage, la délégation formée par les trois organisations d’employeurs (CPME, Medef, U2P) a proposé, mercredi 5 décembre, une série de mesures qui diminuent les droits des demandeurs d’emploi et engendrent des économies supérieures à celles réclamées par l’exécutif. Même si ces premières pistes de réflexion vont sans doute être adoucies, les syndicats n’ont pas du tout apprécié la mise en bouche.

C’est « l’opération bazooka », a commenté Marylise Léon (CFDT), à l’issue de la rencontre. Denis Gravouil (CGT) y a vu de « pures provocations (…) complètement irresponsables, au regard de la situation sociale dans le pays ». Dans « le contexte actuel (…), je pense que c’est assez malvenu », a renchéri Michel Beaugas (FO). Son homologue de la CFTC, Eric Courpotin, a qualifié de « totalement inacceptables » plusieurs idées portées par le patronat.

« Atteinte au principe d’égalité nationale »

Pour les mouvements d’employeurs, la convention Unédic, qui définit les règles adéquates aux chômeurs, peut être réécrite afin de « favoriser le retour durable à l’emploi » et perfectionner « l’efficience du système », ainsi que son « équité ». La démarche s’inscrit dans la lettre de cadrage dictée aux partenaires sociaux par le gouvernement : ce document fixe un cap, en matière de droits à faire évoluer, mais aussi de « trajectoire financière » à suivre – l’objectif étant de dégager de 3 à 3,9 milliards d’euros d’économies en trois ans.

Sur cette base, le patronat a donc rédigé une longue liste d’hypothèses, synonymes de changements drastiques si elles étaient mises à exécution. Exemple : pour pouvoir être éligible à l’assurance-chômage, il faudrait avoir exercé une activité pendant au moins quatre mois au cours des douze derniers (contre vingt-huit aujourd’hui). Et l’allocation serait calculée en fonction de la durée passée au travail durant vingt-quatre mois (vingt-huit à l’heure actuelle). Autre schéma à l’étude : faire varier l’indemnisation en tenant compte du taux de chômage dans les bassins d’emploi. « C’est (…) une atteinte au principe d’égalité nationale, d’unicité du régime », a déclaré Mme Léon.

Le patronat pense-t-il que ses préconisations sont susceptibles de jeter de l’huile sur le feu, alors que la contestation sociale monte de toutes parts ? « Il est clair qu’une négociation n’est jamais hors sol », a admis Hubert Mongon (Medef). Lui et ses alliés veilleront donc à ce que les prochaines réunions soient « constructives » afin que les parties prenantes trouvent des « points d’équilibre ». Il leur reste un peu plus d’un mois pour parvenir à un compromis. Une gageure, à ce stade, compte tenu des délais et de la profondeur des désaccords entre organisations d’employeurs et de salariés.

 

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LJD

1 commentaire pour l’instant

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aicha7 Publié le3:42 - Déc 6, 2018

Je pense qu’il serait plus avantageux de voir augmenter le taux de syndicalisation, chose qui va inciter les syndicats à plus de modération tout en ayant davantage de pouvoir.

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