Une aide pour garantir 900 euros par mois aux travailleurs précaires
L’Etat vient à la rescousse d’une catégorie d’actifs durement frappés par la crise : les « permittents » – c’est-à-dire ces salariés qui, en temps ordinaire, enchaînent en permanence contrats courts et périodes de chômage (indemnisé ou non).
Jeudi 26 novembre, lors d’une conférence de presse sur la situation économique et sanitaire, le chef du gouvernement, Jean Castex, et la ministre du travail, Elisabeth Borne, ont dévoilé les contours d’une aide temporaire garantissant à ces travailleurs précaires un revenu de 900 euros net par mois. Le dispositif est ciblé sur des personnes qui, depuis la mi-mars, sont tombées dans un « trou d’air » et n’ont plus ou presque plus d’activité : employés en « extra » dans la restauration ou l’événementiel, saisonniers, intérimaires…
Cette décision confirme une annonce faite huit jours plus tôt par Mme Borne et dont Emmanuel Macron avait parlé, mardi soir, durant son allocution télévisée.
Pour être éligible au dispositif, il faut remplir deux conditions : avoir travaillé au moins 60 % du temps en 2019 et se situer, aujourd’hui, sous un niveau de ressources de 900 euros par mois (qu’il s’agisse d’un salaire, d’une prestation sociale, etc.).
« Personne ne sera laissé au bord de la route »
C’est une aide différentielle, versée pour la période allant de novembre à février 2021 : elle atteindra, par exemple, 900 euros pour la personne n’ayant rien perçu ou 100 euros pour celle qui a touché 800 euros. La mesure cherche également à soutenir ceux qui reprennent un emploi : dans ce cas de figure, elle est calculée en comptabilisant 60 % de la rémunération issue de l’activité. Ainsi, une personne payée 1 000 euros par mois sera considérée comme ayant reçu 600 euros et aura donc droit à 300 euros d’aide.
Le nombre de bénéficiaires potentiels « est difficile à évaluer », a indiqué, jeudi, l’entourage de Mme Borne, lors d’une conférence de presse téléphonique, mais il pourrait se situer entre 300 000 et 400 0000. « Personne ne sera laissé au bord de la route », a-t-on ajouté au ministère du travail, précisant que l’enveloppe budgétaire sera « ouverte » – autrement dit, son montant s’adaptera aux demandes.
Secrétaire nationale de la CFDT, Inès Minin a salué, jeudi, dans un communiqué, cette annonce qui « répond en partie à une situation d’urgence ». « C’est plutôt une bonne initiative », confie au Monde Cyril Chabanier, le président de la CFTC.
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