Un nouveau patron à la tête de l’assurance-chômage
Une nouvelle personnalité va prendre les rênes de l’Unédic, l’association paritaire qui pilote l’assurance-chômage. Sauf coup de théâtre, il devrait s’agir de Christophe Valentie, directeur des ressources humaines (DRH) de la Sûreté ferroviaire à la SNCF. Selon nos informations, son recrutement, qui n’est pas encore officiel, a récemment fait l’objet d’une décision de principe de la part de l’instance dirigeante – le bureau – du régime d’indemnisation des demandeurs d’emploi.
M. Valentie va occuper le poste de directeur général, où il succédera à Pierre Cavard, qui assurait un intérim depuis le départ, en septembre 2019, de Vincent Destival – embauché par le Secours catholique.
« Connaissance du terrain et des partenaires sociaux »
Titulaire d’une maîtrise en économie et gestion de l’entreprise, M. Valentie a travaillé à l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE), de 2004 à 2008, en qualité de responsable du réseau « culture-spectacle ». Il a ensuite rejoint le cabinet de Laurent Wauquiez, lorsque celui-ci était secrétaire d’Etat chargé l’emploi dans le gouvernement de François Fillon. Durant un an et demi, il s’est vu confier plusieurs dossiers : contrats aidés, insertion par l’activité économique, etc. Après un passage de quelques mois à Pôle emploi, il a réintégré, en novembre 2010, l’exécutif de l’époque, en devenant conseiller technique de Xavier Bertrand, alors ministre de l’emploi, du travail et de la santé. Il quitte ses fonctions quelques semaines avant la victoire de François Hollande à la présidentielle de 2012 pour se faire enrôler par la SNCF – d’abord comme directeur de l’emploi, du recrutement et de la formation puis comme DRH de la police des chemins de fer.
Décrit comme « conciliant » par un de ses ex-collègues, M. Valentie a été choisi notamment pour son profil, qui allie « connaissance du terrain et des partenaires sociaux », confie une autre source. Son expérience en cabinet ministériel a pu être vue comme un atout. Il lui appartiendra cependant de faire la preuve de son indépendance, à l’heure où l’Unédic traverse des moments difficiles. Le régime doit, en effet, mettre en œuvre de nouvelles règles pour l’assurance-chômage qui ont été dictées par le gouvernement. Un cas de figure rarissime puisque, en principe, les modalités d’indemnisation des demandeurs d’emploi sont fixées par les partenaires sociaux, sauf s’ils ne parviennent pas à s’entendre, ce qui fut le cas, en 2019. Résultat : l’Etat a repris en main le dossier, en renforçant au passage son emprise sur le régime.
La désignation de M. Valentie devrait être actée lors d’une réunion du bureau de l’Unédic, le 26 mars.