Très légère baisse du nombre de chômeurs en France au troisième trimestre

Très légère baisse du nombre de chômeurs en France au troisième trimestre

La stagnation était attendue, elle se confirme. Au troisième trimestre, le nombre de chômeurs, au sens du Bureau international du travail (BIT), a très légèrement baissé : – 17 000 sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris, sauf Mayotte) par rapport au trimestre précédent, selon les statistiques diffusées, mardi 15 novembre, par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Le taux de chômage est donc quasi stable (– 0,1 %) et s’établit désormais à 7,3 % de la population active pour 2,252 millions de personnes. « Le taux de chômage oscille entre 7,3 % et 7,4 % depuis le quatrième trimestre 2021, à un niveau inférieur de 0,9 point à celui d’avant la crise sanitaire », indique l’Insee. Il a légèrement augmenté (+ 0,3 point) pour les jeunes (15-24 ans), à 18,3 %, et reste stable (– 0,1 point) pour les 25-49 ans et pour les 50 ans ou plus, respectivement à 6,5 % et 5,1 %.

Si cette stabilisation du taux de chômage était prévisible compte tenu des 89 400 emplois supplémentaires dans le secteur privé au troisième trimestre, elle n’en est pas moins surprenante. Alors que la croissance française est atone (+ 0,2 % du produit intérieur brut), le marché de l’emploi continue de résister. Malgré la crise énergétique et la guerre en Ukraine, il n’y a toujours pas de retournement de tendance. Le taux d’emploi des 15-64 ans augmente ainsi de 0,3 point au troisième trimestre et atteint 68,3 %. Il se situe 0,8 point au-dessus de son niveau d’il y a un an « et à son plus haut niveau depuis que l’Insee le mesure », en 1975, selon le communiqué de l’institut. « Il faut se féliciter de cette situation, indique Gilbert Cette, professeur d’économie à la Neoma Business School. Mais lorsque l’emploi augmente plus fortement que la croissance, cela signifie qu’il y a une évolution négative de la productivité. » Même interrogation chez Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) : « C’est assez incompréhensible d’avoir autant de créations d’emploi compte tenu de notre croissance. »

Les bons résultats de l’alternance

Le taux d’emploi augmente de 0,1 point pour les jeunes (15-24 ans), à 34,9 %, et atteint son plus haut niveau depuis 1990, « notamment du fait des contrats en alternance », selon l’Insee. Car l’apprentissage est une des raisons pour lesquelles le marché de l’emploi continue de tenir bon. Les bons résultats de l’alternance entraînent notamment une baisse (– 34 000 personnes) du « halo autour du chômage » – les personnes désirant retourner sur le marché de l’emploi mais qui ne sont pas considérées comme chômeuses par le BIT –, à 1,8 million de personnes, selon les données de l’Insee. « Les apprentis ne passent pas par la case chômage mais vont directement sur le marché de l’emploi », précise Eric Heyer.

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LJD

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