Télétravail : un accord national interprofessionnel plutôt bien accueilli par les employeurs
Trois semaines pour parvenir à un compromis. La négociation consacrée au télétravail, que les syndicats et le patronat ont bouclée le 26 novembre, est l’une des plus rapides de l’histoire du paritarisme. Les discussions, engagées le 3 novembre, ont débouché sur un projet d’accord national interprofessionnel (ANI) qui a été avalisé par toutes les parties prenantes, sauf la CGT. Les protagonistes ne partaient toutefois pas d’une feuille blanche, puisqu’ils avaient auparavant établi deux « diagnostics » sur le sujet – l’un en septembre 2020, l’autre en 2017.
En dix-neuf pages, l’ANI en question cherche à « expliciter l’environnement juridique applicable au télétravail ». Il se présente également comme un instrument à la disposition des « acteurs sociaux dans l’entreprise et dans les branches professionnelles » pour trouver un terrain d’entente. Pas de révolution, en somme, ni de nouvelles obligations. Une approche que beaucoup de sociétés, de toutes tailles et dans divers secteurs, semblent affectionner.
« L’ANI offre un canevas sur la base duquel le dialogue peut s’ouvrir au sein des entreprises, en laissant la latitude nécessaire aux acteurs en présence pour définir les mesures les plus adaptées aux réalités du terrain », confie Philippe Darmayan, président d’ArcelorMittal France. C’est « un appui à la négociation, sans dicter de solutions toutes faites », renchérit Jean-Jacques Perrot, directeur des ressources humaines (DRH) de Valorem, une entreprise de quelque 300 salariés spécialisée dans les énergies renouvelables.
« Pense-bête »
« Contrairement à d’autres accords nationaux, celui-ci ne donne pas l’impression d’avoir été écrit pour de grandes sociétés. Les enjeux propres aux petites et moyennes entreprises ont été pris en compte », complète Anne-Valérie Muscat, de la société Coulange Immobilier, à Marseille, qui emploie près de 20 personnes.
L’accord « permet de souligner les points sur lesquels il convient de se montrer vigilant afin d’éviter les dérives », estime Claudine Behague, DRH chez Pictime Groupe
Le document élaboré par le patronat et par les syndicats est apprécié pour son aspect « pratico-pratique », selon la formule de Christine Courade, DRH à l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Il s’agit d’« un excellent “pense-bête”, qui recense toutes les thématiques à aborder quand une entreprise souhaite mettre en œuvre ou développer le télétravail », commente Jean-Christophe Sciberras, membre du Cercle européen des DRH, dans lequel siègent des hauts cadres de grands groupes (Vallourec, EDF, Faurecia…).
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