Service civique et handicap : un projet-pilote dans les Pays de la Loire
Lancé à Nantes il y a un an par l’Agence du service civique, avec le soutien de la préfecture des Pays de la Loire et de la Loire-Atlantique, le projet-pilote Cap sur l’engagement a suivi onze jeunes en situation de handicap, âgés de 16 à 30 ans. Ils ont été accueillis en mission de service civique pour huit mois en moyenne, au sein de neuf structures d’accueil.
Escape game et podcast
Anaïs, 25 ans, sourde, fait partie des sélectionnés. L’année dernière, elle a réalisé son service civique à T’Cap et au Centre d’entraînement aux méthodes d’éducation active (Ceméa). Le premier est un collectif rassemblant 183 structures publiques, privées et institutionnelles soucieuses de rendre la culture et la vie citoyenne plus accessibles, le second une association d’éducation populaire. L’une de ses missions était de rendre un escape game accessible aux personnes sourdes et malentendantes. Une expérience fructueuse qu’elle raconte avec entrain : « Avant mon service civique, je pensais à tort que les personnes entendantes ne se souciaient pas de nous. J’ai gagné confiance en moi et j’ai réalisé que les sourds et les entendants pouvaient travailler ensemble », exprime-t-elle en langue des signes.
Veste en cuir et crâne rasé, Jean-Marc, 27 ans, fait aussi partie du projet. Tout sourire, ce Nantais bipolaire a travaillé neuf mois en service civique pour le Ceméa de Loire-Atlantique. Sa mission consistait à valoriser la citoyenneté des personnes handicapées. Pour cela, il a créé un podcast pour une radio locale et a participé à l’organisation d’un festival de sensibilisation à la différence à Saint-Nazaire. « Ce service civique m’a permis de faire mes armes et d’apprendre à mieux m’organiser », se réjouit-il. Jean-Marc a terminé son service civique plus assuré, et travaille désormais dans un centre d’accueil pour réfugiés, à Nantes. « Au départ, je ne savais pas que les handicapés pouvaient avoir accès à ce dispositif jusqu’à 30 ans et sans conditions de diplôme. Sur les campagnes publicitaires, cette information est encore trop peu visible », signale-t-il.
« Au service de l’intérêt général »
Dans le cadre du projet-pilote, jeunes et tuteurs ont bénéficié d’un accompagnement individualisé et collectif, et ont participé à plusieurs journées de rencontres qui ont permis d’optimiser et de fluidifier les échanges. Début 2020, le rapport d’évaluation du projet, réalisé par le cabinet Amnyos, sera publié. Il présentera ses conclusions et des recommandations méthodologiques et pratiques pour un essaimage dans toute la France.