Salaires : dans les grandes entreprises, les jeunes diplômés ont la cote

Salaires : dans les grandes entreprises, les jeunes diplômés ont la cote

Oublié, la peur du chômage, les lettres de candidature demeurées sans réponse, les stages à rallonge payés au lance-pierre… Du moins, pour les jeunes les plus favorisés. Du fait de la pénurie de personnel qualifié, les nouveaux diplômés peuvent élever leurs exigences, et cela vaut notamment pour les rémunérations. En atteste l’enquête 2023 de la division capital humain du groupe WTW, menée auprès de 12 300 jeunes diplômés bac + 2 à bac + 5 depuis moins de deux ans et travaillant dans un panel de soixante-trois grandes entreprises.

Le salaire annuel brut médian des plus favorisés, à savoir les bac + 5 toutes filières confondues, progresse de 7 %, à 42 000 euros cette année. « C’est plus que l’inflation prévue (+ 5,8 %, selon l’Insee) et que ce qu’ont perçu l’ensemble des cadres (+ 4,1 %). Les jeunes diplômés voient donc leur pouvoir d’achat réel augmenter en dépit de l’inflation », relève Radia Rafil, consultante senior en rémunération et avantages sociaux chez WTW.

Certains secteurs offrent même des progressions supérieures à cette moyenne de 7 %. Recrutée par un géant américain de l’informatique sur un poste commercial en 2021 à l’issue de sa période d’alternance, Louise (tous les prénoms ont été modifiés) ne regrette en rien son choix : cette jeune diplômée d’une école de commerce a vu en deux ans son salaire fixe brut augmenter de 20 %, pour approcher les 60 000 euros, sans compter le variable. « On est autonomes et bien payés, mais il faut fournir des résultats », résume la jeune femme, par ailleurs régulièrement sollicitée par des cabinets de recrutement.

Pénurie de compétences

Même scénario pour Violette, une ingénieure qui a commencé sa carrière en 2022 dans le conseil : les missions « pas assez techniques » ne l’enthousiasmaient guère, ce qui l’a amenée à demander, au grand étonnement de son employeur, la prolongation de sa période d’essai. Ceci afin de pouvoir partir sans préavis : « J’ai vite trouvé le poste qui me correspondait à la Société générale. La banque m’a proposé + 30 % par rapport à mon emploi précédent, soit davantage que ce que j’avais demandé lors de l’entretien d’embauche. »

Outre le secteur d’activité et le métier, le classement de l’école continue d’influer sur la rémunération. L’enquête WTW constate 13 % d’écart, soit 5 000 euros par an, entre un jeune diplômé issu d’une école de commerce de premier rang (43 000 euros) ou de troisième rang (38 000 euros). Mais les différences tendent à s’écraser vers le bas du classement, qu’il s’agisse d’écoles d’ingénieurs ou de commerce, « car il est plus facile de justifier un écart entre les formations de tête et le reste du peloton », explique Radia Rafil.

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LJD

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