Renault : de l’accord social au contrat d’entreprise

Renault : de l’accord social au contrat d’entreprise

Entreprises. En décembre 2024, Renault Group a signé, pour trois ans, avec la CFE-CGC, la CFDT et FO, l’accord « Re-Nouveau France 2025 ».

Cet accord a surtout retenu l’attention des observateurs parce qu’il restreint le télétravail et les congés des cadres. Or, cette lecture ne souligne pas assez le caractère novateur de l’ensemble du dispositif. Car, au-delà d’une mesure catégorielle, l’accord social se rapproche ici d’un « contrat d’entreprise », marquant une étape supplémentaire dans la transformation contemporaine des entreprises.

D’emblée, l’accord vise à maintenir « la protection sociale et la performance au cœur de l’identité du groupe » dans « un paysage industriel en tension marqué par des évolutions réglementaires et l’émergence de nouveaux métiers ». Les partenaires reconnaissent ainsi la nécessité d’affronter des périls qui menacent l’entreprise et tous ses salariés.

Or, pour une telle bataille, la contribution et l’adaptabilité des cadres sont déterminantes. Dans l’automobile, cette population se trouve majoritairement dans les services d’ingénierie et de méthodes, et l’usine la plus performante ne peut compenser une conception inadéquate des véhicules. Et ces cadres seront particulièrement touchés par la réduction de trois à deux jours par semaine du télétravail pour maintenir la vie collective des équipes, ainsi que par une limitation éventuelle des jours de RTT si le forfait légal annuel de 218 jours de travail n’est pas atteint. Cette réduction des droits sert indéniablement la compétitivité de l’entreprise, mais fallait-il négocier des compensations pour la seule catégorie affectée ?

Le partage de la valeur amélioré

De façon originale, l’accord prévoit plusieurs avantages universels comme le maintien de l’indemnisation à 100 % en cas de chômage partiel, même si celle-ci concerne surtout les personnels de fabrication. Sont aussi acquises à tous, cadres compris, une couverture santé plus protectrice que la loi, ainsi que de nouvelles mesures pour l’accueil des jeunes et l’accompagnement des seniors.

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LJD

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