Réforme des retraites : la filière déchets de Paris appelle à une nouvelle grève à partir du 13 avril
La Confédération générale du travail (CGT) de la filière déchets et assainissement de Paris appelle à une nouvelle grève reconductible contre la réforme des retraites à partir de jeudi 13 avril, après un mouvement de trois semaines, en mars, qui a provoqué un amoncellement des poubelles dans les rues de la capitale.
Ce nouveau préavis de grève « reconductible et indéterminé » est déposé « pour le retrait de la réforme des retraites Macron-Borne et pour un retour à la retraite à 60 ans maximum, avec pour les personnels concernés un retour à 50 et 55 ans », explique dans un communiqué diffusé lundi soir le syndicat majoritaire du secteur à Paris, qui avait suspendu un premier mouvement le 29 mars faute de grévistes.
Ce nouveau préavis débutera la veille de l’annonce le 14 avril des décisions du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites. Les membres du Conseil constitutionnel se prononceront d’une part sur la constitutionnalité de la réforme des retraites, d’autre part sur la recevabilité de la demande de référendum d’initiative partagée (RIP) lancée par la gauche.
Espérance de vie de douze à dix-sept ans de moins
La CGT-FTDNEEA (pour Filière du traitement des déchets, du nettoiement, de l’eau, des égouts et de l’assainissement) appelle aussi « l’ensemble des personnels de la DPE [direction de la propreté et de l’eau] à participer activement et massivement aux journées d’action intersyndicale et interprofessionnelle des jours à venir et notamment celle » de jeudi, précise-t-elle dans son préavis de grève envoyé lundi à la maire de Paris, Anne Hidalgo.
La CGT assure à l’élue socialiste, opposante à Emmanuel Macron, que les éboueurs et conducteurs de bennes de Paris « passeraient à une retraite à 59 ans », contre 57 ans aujourd’hui, en cas d’adoption de la réforme, alors que « la grande majorité des personnels de la DPE a une espérance de vie de douze à dix-sept ans de moins que l’ensemble des salariés de France ».
Cette annonce survient alors que les rues de Paris ont retrouvé en ce début de semaine une apparence quasi normale après trois semaines d’une grève symbolisée par un pic à plus de 10 000 tonnes d’ordures non ramassées, et des tas de poubelles atteignant plusieurs mètres de hauteur dans certains quartiers.
Lundi, cinq jours après la levée du mouvement, la collecte repartait « progressivement à la normale », avait déclaré la mairie. Depuis cette même levée, les trois incinérateurs d’Ivry-sur-Seine, d’Issy-les-Moulineaux et de Saint-Ouen, cruciaux pour l’évacuation des déchets de la capitale, font encore l’objet de blocages sporadiques par des personnes extérieures au secteur.