Réforme de l’assurance-chômage : la durée d’indemnisation va baisser

Réforme de l’assurance-chômage : la durée d’indemnisation va baisser

De tous les tours de vis infligés aux demandeurs d’emploi depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron en 2017, celui prévu pour 2024 est particulièrement serré. Le premier ministre, Gabriel Attal, a officiellement dévoilé, dans un entretien à La Tribune Dimanche du 26 mai, le contenu de la réforme de l’assurance-chômage. « Nous avons montré que nous n’étions pas condamnés au chômage de masse », a expliqué le locataire de Matignon, jugeant que « si nous ne réformons pas l’assurance-chômage aujourd’hui, nous risquons de caler sur la route du plein-emploi ».

Les mesures, dont l’entrée en vigueur se fera le 1er décembre, feront l’objet d’un décret publié le 1er juillet. L’essentiel du projet du gouvernement était connu depuis mercredi 22 mai, à la suite de rencontres entre la ministre du travail, Catherine Vautrin, et les partenaires sociaux.

Le principal changement concerne la condition d’ouverture des droits. Il faudra désormais avoir travaillé huit mois sur les vingt derniers pour pouvoir toucher une allocation, contre six sur les vingt-quatre derniers actuellement. Un changement qui a de lourdes conséquences. Outre le fait de compliquer la situation des jeunes et des plus précaires (salariés en contrats courts, saisonniers, intérimaires), cette mesure va également faire baisser la durée d’indemnisation maximale de toutes les personnes privées d’emploi de moins de 57 ans, passant de dix-huit mois aujourd’hui, à quinze mois.

Règles durcies pour les seniors aussi

Car depuis l’entrée en vigueur du principe de « contracyclicité » en 2023, la durée d’indemnisation maximale correspond à 25 % de la période d’affiliation tant que le taux de chômage est inférieur à 9 %, soit, avec cette réforme, quinze mois de droits maximum pour quelqu’un qui aurait travaillé sans interruption sur les vingt derniers mois précédant son inscription. Le gouvernement va d’ailleurs « renforcer » ce mécanisme de contracyclicité : si le taux de chômage baisse en dessous de 6,5 % – il est à 7,5 actuellement – la durée maximale d’indemnisation sera alors réduite de 40 % pour passer à douze mois.

Les règles resteront différentes pour les séniors mais elles seront, elles aussi, moins favorables qu’actuellement. C’est désormais à partir de 57 ans, contre 55 actuellement, que les conditions d’indemnisation seront plus avantageuses que le droit commun, s’adaptant ainsi au report de deux ans de l’âge légal de départ à la retraite. Les chômeurs d’au moins 57 ans auront droit à une indemnisation pendant maximum vingt-deux mois et demi, contre vingt-sept aujourd’hui. Gabriel Attal a également confirmé la création d’une mesure dans les cartons depuis des mois : si un demandeur d’emploi de plus de 57 ans retrouve un travail moins bien rémunéré que son précédent salaire, un « bonus emploi senior » permettra de combler le manque à gagner.

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LJD

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