« Recrutement sous influence » : quand les biais cognitifs parasitent la sélection des candidats

« Recrutement sous influence » : quand les biais cognitifs parasitent la sélection des candidats

Livre. Le syndrome du scarabée ? Il sévit fréquemment, de manière insidieuse, lors des entretiens d’embauche. Ce processus mental conduit les recruteurs à favoriser souvent inconsciemment « des candidats qui leur ressemblent – même cursus scolaire, voire promotion, expérience professionnelle similaire, loisirs communs ». En conséquence, « ils finissent, sans forcément s’en rendre compte, par recruter des profils très similaires », note Marie-Sophie Zambeaux, fondatrice du cabinet de conseil ReThink RH.

Il s’agit là, explique-t-elle, de l’un des nombreux biais cognitifs qui peuvent parasiter les processus de recrutement. Effet Pygmalion, biais de la désirabilité sociale, effet d’autruche… Au total, plus de 180 « raccourcis mentaux », spontanés et inconscients, pourraient avoir une influence sur les choix des organisations, permettant de favoriser certains candidats. Ceux ayant suivi les mêmes études que les recruteurs, mais aussi ceux ayant « l’air le plus assuré », « l’apparence la plus soignée » ou encore ceux « rencontrés en premier ou en dernier ».

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Dans son ouvrage Recrutement sous influence. Libérez-vous des biais cognitifs (Dunod, 224 pages, 24 euros), la consultante propose aux professionnels du recrutement d’explorer les ressorts de 20 de ces biais. L’approche se veut pédagogique. Prenant appui sur la psychologie sociale, l’autrice met en avant des expériences scientifiques ayant démontré l’influence de ces raccourcis cognitifs pour, dans un second temps, exposer leur impact potentiel sur les processus de recrutement.

Bonnes pratiques

On découvre ainsi comment les « biais de raisonnement » amènent à survaloriser certaines informations. Tel le biais de confirmation qui conduit le recruteur à retenir prioritairement des éléments renforçant ses a priori. Ou l’effet d’ancrage, qui peut s’exprimer lors de la phase de négociation salariale : lorsque ce même recruteur demande au candidat sa précédente rémunération, celle-ci va servir d’« ancre ». Il aura, par la suite, du mal à « ne pas la prendre en compte dans la rémunération qu’il va lui-même proposer ».

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LJD

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