Printemps annonce la fermeture de sept magasins du groupe
Le groupe Printemps s’impose un régime sec. Le distributeur qui détient l’enseigne de grands magasins Printemps et la chaîne Citadium a présenté « un plan de relance » à ses partenaires sociaux, mardi 10 novembre. Il consiste à fermer quatre de ses 19 magasins Printemps et trois de ses huit boutiques Citadium exploitées en France.
D’ici à janvier 2022, le groupe détenu depuis 2013 par le fonds Disa, aux mains de personnalités du Qatar, va tirer le rideau de ses magasins Printemps du centre Italie 2 à Paris, du Havre, de Strasbourg et de Metz, ainsi que les adresses qu’exploite Citadium à Paris, sur l’avenue des Champs-Elysées et la place de la Nation, et à Toulon. Le plan porte également sur une réorganisation des services au sein du siège du Printemps.
Baisse chronique de fréquentation
Ces mesures sont destinées à « réduire les pertes opérationnelles du groupe », avance une porte-parole du Printemps, sans toutefois en chiffrer le montant. Elles déboucheront sur la suppression de 428 emplois au sein de l’entreprise, d’ici à juillet 2021 ; 70 % des suppressions d’emplois concernent des postes de collaborateurs employés en magasins et le reste relève d’une réorganisation de ses services au sein de la centrale d’achat. Le groupe s’engage d’ores et déjà à « éviter les licenciements » en favorisant des mesures de reclassement. En interne, les salariés s’inquiètent sur un plan qui porte sur « plus de 10 % des effectifs ».
Le groupe est dans le rouge depuis 2016, précise une porte-parole
Les difficultés du groupe, dont les ventes ont atteint 1,7 milliard d’euros l’an dernier, ne sont pas nouvelles. L’enseigne Printemps est confrontée à la mauvaise santé du marché de l’habillement en France et à la baisse chronique de la fréquentation des grands magasins. Bien que le groupe revendique 70 millions de visiteurs par an, les ventes sont « en recul de 17 % sur les cinq dernières années », précise-t-il.
La mise à l’arrêt du marché du tourisme en France, depuis le début de la pandémie de Covid-19, a exacerbé sa dépendance à la clientèle locale, notamment à Paris, où il exploite le grand magasin Printemps du boulevard Haussmann. Le groupe est dans le rouge depuis 2016, précise une porte-parole.
Manifestement, après avoir financé des rénovations spectaculaires au sein de l’enseigne, ses actionnaires ont perdu patience. Fin février, Paolo de Cesare, président du groupe depuis 2013, avait été remercié. Il n’a été remplacé que huit mois plus tard, lors de la nomination de Jean-Marc Bellaïche. Cet ancien associé du cabinet de conseil Boston Consulting Group et directeur de la stratégie de la marque américaine Tiffany est entré en fonction le 1er octobre.