« Faites-nous partir », le cri des salariés de Jennyfer à la veille de la liquidation de l’enseigne de mode

Dans un centre commercial de Rennes, le 2 mai 2025.

« Non, je ne vous en dirai rien. Parce que Jennyfer, ça fait partie de moi, de ma vie. » Cette responsable de magasin refuse toute interview avant le jugement du tribunal de commerce de Bobigny. Les juges doivent décider, mercredi 28 mai, du sort des 220 boutiques de l’enseigne de mode féminine, en liquidation judiciaire depuis le 30 avril. Comme tant d’autres salariés « dans le flou » ou « ne sachant rien de la date de fermeture de leur magasin, ni des adresses qui vont être reprises », Samia, dont le prénom a été changé, préfère taire son émotion, « le temps, que ça passe ».

Pour le millier de salariés de la chaîne, les derniers jours de Jennyfer sont éprouvants. Mercredi 21 mai, alors que les représentants du personnel négociaient une prime de départ dans le cadre du plan de sauvegarde de l’emploi qui accompagne cette procédure, le personnel en magasin a fait grève. « Parce qu’on est épuisés mentalement », a expliqué Alicia, vendeuse Jennyfer, dans une vidéo relayée sur le réseau LinkedIn. L’ensemble des magasins ont tiré le rideau. « C’est du jamais-vu dans cette entreprise », observe une salariée employée depuis plus de vingt ans.

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Beaumanoir propose de reprendre 210 des 999 salariés de Jennyfer

Un magasin « Cache Cache » à Caen, le 29 novembre 2019.

Beaumanoir a-t-il présenté la meilleure offre de reprise de l’enseigne Jennyfer ? Le groupe breton connu pour ses enseignes Cache Cache, La Halle, Caroll et Morgan a annoncé, mardi 27 mai, avoir amélioré son offre partielle de reprise de Jennyfer. Il propose désormais de reprendre 29 des 220 magasins, soit trois de plus qu’initialement, et de poursuivre le contrat de travail de 210 des 999 employés de l’enseigne. De surcroît, le groupe fondé par Roland Beaumanoir s’engage à proposer « a minima » 150 offres fermes de reclassement aux licenciés Jennyfer au sein de ses enseignes, « avec maintien des conditions d’emploi », selon nos informations. Le groupe exploite plus de 2 700 magasins dans le monde.

Cette proposition aboutirait donc au maintien de 360 postes à l’issue du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) induit par la procédure de liquidation, prononcée au 30 avril, dont plusieurs relevant du siège social de Jennyfer situé à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). En face, l’offre d’Anamiss, holding de Salih Halassi, promet de sauver 293 emplois au sein des 48 succursales reprises et le maintien du partenariat avec les boutiques affiliées (aux 220 salariés).

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Grève des taxis : suite aux annonces de négociations par le gouvernement, les taxis hésitent sur la poursuite du mouvement, les VTC s’estiment « variables d’ajustement »

Un manifestant brandit un fumigène alors que les chauffeurs de taxi ralentissent la circulation sur l’autoroute A1, à proximité du Stade de France, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 21 mai 2025.

Des deux réunions qu’ils attendaient avec le gouvernement, mardi 27 mai, les cinq principales fédérations de taxis sont reparties avec… deux nouvelles dates de réunion, les 3 et 11 juin. Si elles attendent de connaître les mesures concrètes qui en déboucheront, la poursuite de leur appel à la grève n’est pour le moment pas décidée, même si « les chauffeurs rentrent chez eux », décrit Bernard Crebassa, président de la Fédération nationale des artisans du taxi. « A Paris, boulevard Raspail, devant le ministère, une partie continue, à Pau aussi, observe, mercredi matin, Dominique Buisson, secrétaire général de la Fédération nationale du taxi. On va digérer les réunions, il faut voir ce que les taxis veulent aussi. On a été entendus, après il faut des écrits. »

Mobilisés depuis le 19 mai, les taxis répètent partout en France leur vive inquiétude vis-à-vis de la réforme du transport conventionné de malades – qui prévoit une unification de la tarification de cette activité et entraînerait une baisse de chiffre d’affaires pour bon nombre de taxis ruraux –, ainsi que de la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeurs (VTC), jugée déloyale.

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La Maison des écrivains et de la littérature risque la faillite

C’est l’un des paradoxes de la politique du gouvernement dans le domaine de la lecture. Elisabeth Borne, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, et Rachida Dati, ministre de la culture, lanceront, lundi 2 juin, l’opération « Cet été je lis », qui vise à encourager la lecture chez les jeunes dans un contexte de surexposition aux écrans et de désintérêt pour la lecture.

Les deux ministres réaffirment que « les jeunes passent dix fois plus de temps sur les écrans qu’à lire des livres pour leurs loisirs ». Et rappellent que, « à la rentrée scolaire 2024, seuls 55 % des élèves de CM2 maîtrisaient la compréhension d’un texte lu ». Ce qui ne les empêche pas de laisser la Maison des écrivains et de la littérature (MEL), le premier employeur d’écrivains en France en matière d’éducation artistique et culturelle, courir à la faillite.

Voulue par Jack Lang en 1986, cette association loi de 1901, qui était initialement une émanation du Centre national du livre, permet chaque année à 30 000 élèves de rencontrer près de 300 écrivains. Ils viennent parler de leur profession dans les classes du primaire, du secondaire, et rencontraient jusqu’à présent plus de 10 000 étudiants dans les universités de la France entière. Et même à l’étranger, en Belgique, en Suisse, en Pologne ou au Royaume-Uni. La MEL propose aussi un important centre de ressources et de documentation en répertoriant entre autres les bourses et les résidences d’écrivains. Elle organisait, jusqu’à 2024, des festivals et des manifestations littéraires, comme les rencontres Enjeux contemporains ou encore le Festival de littérature et de l’illustration jeunesse de Saint-Brévin-les-pins (Loire-Atlantique). Sa mission consiste à défendre les écrivains, veiller aux conditions de leur travail et diffuser leurs œuvres.

Asphyxiée financièrement

Or la structure a vu ses subsides fondre comme neige au soleil. Le ministère de la culture l’a asphyxiée financièrement en passant de 500 000 euros de subventions en 2023 à 350 000 euros en 2024, et 200 000 cette année, soit 60 % de baisse. Et encore, ces subventions n’ont été débloquées que début avril, « alors que nous ne savions plus comment payer les sept salaires de l’association », précise Sylvie Gouttebaron, directrice de la MEL depuis 2005.

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Cumul emploi-retraite : un système jugé trop accommodant

Le dispositif avait été rendu plus attractif grâce à la réforme des retraites de 2023. Aujourd’hui, la Cour des comptes trouve qu’il est coûteux et crée des « effets d’aubaine ». Dans un des chapitres du rapport qu’elle a diffusé lundi 26 mai, la haute juridiction se montre plutôt critique concernant le mécanisme qui permet aux personnes de travailler alors qu’elles sont déjà pensionnées. Les magistrats de la Rue Cambon préconisent de simplifier et de durcir un peu les règles.

Instauré en 1982, le « cumul emploi-retraite » s’est diffusé de façon significative depuis une quinzaine d’années, à la faveur de plusieurs lois. D’après la cour, il y avait, en 2020, environ 710 000 personnes qui percevaient à la fois leur pension et un revenu d’activité. Différents arguments ont été invoqués par les pouvoirs publics pour justifier un tel système : amélioration du niveau de vie des intéressés, maintien dans l’économie d’une main-d’œuvre expérimentée, qui peut, dans certains cas, résoudre les problèmes de recrutement rencontrés par entreprises, etc..

Maintes fois remaniées, les dispositions applicables se révèlent complexes. L’assuré peut toucher « sans limite » sa pension et la rémunération liée à l’exercice de sa profession s’il a pris sa retraite en ayant droit au taux plein : c’est le cumul dit « intégral ». Dans cette situation, il est autorisé à reprendre un poste (ou à le conserver) sans avoir à attendre un certain temps après son départ à la retraite. S’il ne remplit pas la condition du taux plein, le mécanisme est moins avantageux : le total des revenus d’activité et des retraites ne doit alors pas dépasser un certain seuil. Ce cumul dit « plafonné » n’est possible qu’au bout d’un délai de carence de six mois si le retour au travail s’effectue chez le même employeur.

Mise en œuvre « insatisfaisante »

La législation française est « plus accommodante » que « celle des pays comparables », selon la cour. Et sa mise en œuvre est « insatisfaisante », faute d’un suivi rigoureux : pour les personnes en « cumul plafonné », il faut regarder comment évoluent leurs revenus pour s’assurer qu’ils n’excèdent pas le niveau prévu, mais les contrôles sont, en réalité, insuffisants. Qui plus est, les bénéficiaires ont des pensions plus élevées que la moyenne (d’environ 20 %), ce qui pèse sur les finances des régimes.

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Vers une nouvelle négociation sur le bonus-malus pour les contrats courts

De nouvelles discussions vont s’ouvrir sur les contrats courts en 2025. C’est le principal enseignement de l’accord que les partenaires sociaux ont trouvé, mardi 27 mai, à l’issue de la troisième séance de négociations sur le bonus-malus. Les organisations d’employeurs et de salariés, qui ont jusqu’au 19 juin pour approuver le texte, vont désormais consulter leurs instances.

Dans le patronat, il est acquis que le Medef, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) et l’Union des entreprises de proximité (U2P) apposeront leur signature. Côté syndical, la CFDT et la CFTC ont annoncé donner un avis favorable, FO rendra sa décision après son bureau confédéral, tandis que la CGT et la CFE-CGC devraient refuser de parapher le compromis.

Le texte signé mardi, qui est un avenant à l’accord sur l’assurance-chômage de novembre 2023 et ne s’appliquera qu’à partir d’avril 2026, réduit quelque peu le périmètre du bonus-malus sectoriel. Entré en application en 2022 dans sept secteurs d’activité, ce dispositif « module » le taux de cotisation chômage des entreprises en fonction du nombre de salariés dont elles se sont séparées. Le mécanisme, promesse de campagne faite par Emmanuel Macron en 2017, avait pour objectif de lutter contre le recours abusif aux contrats courts en incitant les patrons à recruter des collaborateurs sur de longues durées.

Le patronat s’est montré opposé à la mesure dès sa naissance, en 2019, et n’a cessé depuis de vouloir la torpiller. Elle n’obtenait pas non plus la satisfaction des organisations syndicales, qui regrettaient qu’elle ne réponde pas à l’objectif. Les partenaires sociaux se sont donc entendus, mardi, sur le fait d’ouvrir une nouvelle négociation, d’ici au 31 décembre 2025, « afin d’identifier des leviers d’action permettant de mieux réguler, de manière équilibrée et adaptée aux réalités des secteurs, le recours aux contrats courts ».

« Paritarisme efficace »

Outre cette mesure, le projet d’avenant réduit à six le nombre de secteurs touchés par le bonus-malus – le bois n’est plus concerné – et exclut les fins de contrats saisonniers, les licenciements pour inaptitude d’origine non professionnelle, et ceux pour faute grave ou lourde, des motifs de rupture pris en compte. Seules les fins des autres types de contrats d’une durée supérieure à trois mois, dans les entreprises d’au moins onze salariés, sont comptabilisées.

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Volvo Cars supprime 3 000 emplois, dont une majorité en Suède

Le Volvo EX90, le nouveau SUV électrique de la marque, est dévoilé lors d’un événement de lancement à Stockholm, le 9 novembre 2022.

Même si elle était attendue, l’annonce a secoué la Suède. Racheté par le groupe chinois Geely en 2010, le constructeur automobile Volvo Cars – un des principaux employeurs du pays avec plus de 21 640 salariés (sur 43 500 au niveau mondial) – a annoncé, lundi 26 mai, qu’il allait supprimer 3 000 postes, soit environ 15 % de ses employés de bureau. Mille deux cents emplois vont disparaître en Suède, ainsi qu’une majorité des 1 000 postes de consultants concernés dans le monde.

« Les mesures annoncées aujourd’hui ont été des décisions difficiles, mais elles constituent des étapes importantes dans la construction d’un Volvo Cars plus fort et encore plus résistant », a déclaré Hakan Samuelsson. Patron de l’entreprise entre 2012 et 2022, il a été rappelé d’urgence mardi 1er avril, pour remplacer le Britannique Jim Rowan, licencié deux jours plus tôt, après un début d’année difficile. Le 29 avril, M. Samuelsson a présenté un plan d’économie de 18 milliards de couronnes (1,7 milliard d’euros).

2024 a pourtant été une année record pour le constructeur, qui a enregistré les meilleurs résultats de son histoire, avec plus de 763 000 voitures vendues dans le monde, dont 175 000 véhicules électriques, en hausse de 54 %. Mais 2025 a mal commencé : sur les trois premiers mois de l’année, le bénéfice d’exploitation de l’entreprise (1,9 milliard de couronnes) a chuté de près de 60 % par rapport à 2024, tandis que ses ventes (172 000 voitures) reculaient de 6 % et son chiffre d’affaires (82,9 milliards de couronnes) s’est rétracté de 12 %.

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« Les anciens ont connu un management similaire à leur époque, donc ils te font endurer la même chose » : chez les jeunes avocats, la robe pèse plus lourd

Début avril, Oriane (tous les prénoms ont été modifiés), 28 ans, a claqué la porte de son stage final. Trois mois avant la fin. « Ça risque d’entacher ma carrière, mais je ne tenais plus », dit-elle la voix encore tremblante. En deuxième année à l’école d’avocats, elle avait pourtant le profil rêvé : brillante et investie, cumulant les expériences dans des structures prestigieuses. En janvier, Oriane avait choisi un stage dans un cabinet de droit des affaires réputé, majoritairement féminin. Un critère important pour elle. « Lors d’un stage précédent, j’étais constamment jugée sur mon physique. J’avais fini par changer ma façon de m’habiller pour passer inaperçue. »

Mais, cette fois, on la traite comme une collaboratrice, sans la formation ni le salaire. Elle croule sous les dossiers hors de son champ de compétences et devient la cible de critiques incessantes : « On pointait ma façon de m’habiller, de me tenir, de parler… La moindre de mes interactions laissait place à des reformulations. S’il y avait une tâche ingrate, c’était pour moi, J’étais leur larbin ! » Très vite, son corps lâche : plus d’appétit, plus de sommeil. Soutenue par son compagnon et une amie, elle craque : « Ce sont eux qui m’ont dit : “Arrête là, ça suffit.” » Un matin, Oriane annonce son départ et affronte ses supérieures. « Elles m’ont répondu qu’il fallait que je m’estime heureuse d’avoir des fenêtres à mon bureau. Elles m’ont averti qu’il y aurait des conséquences… »

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Les pratiques sociales douteuses de Telus, un des principaux sous-traitants de Google, Meta et TikTok

Pendant douze ans, Alexandre Manet a contribué à améliorer les services de Google, en remplissant des microtâches : noter des images, évaluer la pertinence d’une recherche effectuée par un internaute, écouter des sons pour vérifier leur sens… Le tout sans jamais parler à personne chez Google : il était « travailleur du clic », à domicile, à temps partiel et en sous-traitance. Sans jamais parler à personne tout court, d’ailleurs. La seule fois en douze ans où il a eu quelqu’un au téléphone, c’était pour son licenciement.

Alexandre Manet a été recruté, avec le statut d’autoentrepreneur, par la société Lionbridge. A partir de 2021, cette dernière transfère son activité chez une autre société, Telus International. A l’été 2023, Telus le prévient, par e-mail et sans lui fournir d’explication détaillée, que ses services ne sont plus requis. Comme travailleur indépendant, Alexandre Manet n’a droit à aucune indemnité de licenciement, ni au chômage, et ne comprend pas pourquoi on met fin à son contrat. Il attaque Telus aux prud’hommes.

En janvier, le tribunal lui donne raison : dans une décision que Le Monde a pu consulter, les prud’hommes dressent une longue liste d’éléments montrant qu’il était de fait salarié, et pas travailleur indépendant. Il n’avait « pas le choix des tâches à effectuer » ; Telus était « son seul client et il ne pouvait travailler pour un autre » ; ses tâches étaient « chronométrées et tout dépassement du temps imparti ne pouvait donner lieu à rémunération »… Telus fixe les règles de son cadre de travail, a un pouvoir de sanction et est donc son employeur. L’entreprise, qui n’était pas présente à l’audience, est condamnée à verser 20 000 euros d’indemnités de licenciement et de paiement du préavis.

80 000 employés dans le monde

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A Bagnères-de-Bigorre, une usine reprend vie en fabriquant des tramways

Dans l’usine CAF de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), le 20 mai 2025.

Dans la litanie des mauvaises nouvelles, des plans sociaux et des perspectives sombres pour l’économie, on en oublierait presque que certains secteurs ne se portent pas trop mal. Ainsi en est-il de l’industrie ferroviaire, qui profite à plein des nombreuses commandes publiques de trains, de tramways ou de métros.

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Les constructeurs ne sont pas légion en France, où deux entreprises se partagent l’essentiel du marché. Il y a le mastodonte Alstom, qui navigue toujours en eaux troubles depuis la difficile digestion de son concurrent Bombardier, racheté en 2021. Moins connu, l’espagnol Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles (CAF) pousse ses pions dans le tissu industriel tricolore. Lors du sommet Choose France, lundi 19 mai, il a ainsi annoncé un investissement de 50 millions d’euros dans ses usines françaises.

L’essentiel de la somme ira au site de Reichshoffen (Bas-Rhin), qu’Alstom a dû céder en 2021, en contrepartie de l’acceptation, par la Commission européenne, de la fusion avec Bombardier. Avant cela, CAF avait fait une entrée discrète en France en rachetant une usine moribonde de la Compagnie de chemins de fer départementaux à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), qui était, jusqu’en 1992, le siège de l’entreprise Soulé. Cette usine, qui a employé jusqu’à 1 000 personnes pendant les « trente glorieuses », a une longue histoire dans le transport de passagers, puisqu’elle a fabriqué des caisses en bois pour les tramways dès les années qui ont précédé la première guerre mondiale.

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