Les jeunes diplômés moins attirés par l’immigration

Les jeunes, les plus diplômés, voient de moins en moins leur avenir à l’étranger. Comme si la France redevenait attractive.  C’est ce qui ressort d’une étude parue dernièrement.

Une étude vient confirmer ce qu’on observe les dernières années. L’avenir des jeunes diplômés ne passe plus forcément, par un séjour à l’étranger. Ainsi, selon la toute dernière étude, produite par Cadremploi et le Boston consulting group, la part des jeunes qui envisagent de quitter la France pour une expérience à l’étranger perd 15 points.
Seuls 12% des étudiants issus des grandes écoles partent travailler à l’étranger
Douze pourcent des étudiants issus des grandes écoles seulement partent travailler à l’étranger. Ce chiffre reste très haut : plus des deux tiers des jeunes interrogés envisagent un séjour à l’étranger. Il faut dire que l’échantillon est constitué pour moitié de bac+3 à bac+5. Donc on peut dire sans se tromper que les jeunes les mieux formés, sont un peu plus enclins à rester en France.
Et ceux qui partent, sont également moins nombreux. C’est très net. La Conférence des grandes écoles a noté que la proportion de leurs diplômés qui partent à l’étranger pour leur premier emploi est en net reflux. Ils ne sont plus que 12%. Une dégradation de quatre points en un an.
La France de nouveau intéressante ?
On peut avancer plusieurs raisons. D’abord l’amélioration du contexte économique en France. Le très faible taux de chômage des cadres, 3,5%. Or ces diplômés sont de futurs cadres. Et puis les aspirations des jeunes. Toutes les enquêtes montrent qu’ils recherchent un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Un boulot qui ne les dévore pas tout crus. Or les entreprises françaises sont de plus en plus attentives à ce point. Plus, certainement, que celles de pays émergents ou à très fort dynamisme économique.
Et ceux qui partent, que cherchent-ils ? De l’argent, notamment, c’est clair. D’après cette enquête, l’expérience internationale offre de meilleures visions de carrière et des rémunérations plus élevés. Ces critères matériels sont d’ailleurs plus marqués chez les jeunes Français que chez les autres. A noter aussi que si la proportion de jeunes qui veulent partir baisse, elle reste plus élevée que la moyenne mondiale. Les jeunes Français sont par exemple bien plus tournés vers l’étranger que les jeunes Allemands. Un nouveau site traite d’ailleurs du travail à l’étranger. Il s’agit de françaisaletranger.fr. De l’actualité internationale et surtout des infos pratiques pour s’installer, trouver un emploi, décrocher un visa de travail. Selon l’Insee, 3,4 millions de Français vivent à l’étranger et ce chiffre augmente de 5% chaque année

5 conseils pour anticiper avant d’être diplômé pour son premier emploi

Conseils et bons plans pour maximiser vos chances d’obtenir rapidement le poste qui vous convient.

1. Précisez votre projet professionnel s’il n’est toujours pas clair

Travailler en équipe ou en autonomie ? Un job sédentaire avec peu de déplacements ou une carrière internationale ? Travailler dans un grand groupe ou une petite structure moins impersonnelle ? Votre projet professionnel a peut-être besoin d’être affiné. Vous pouvez avoir besoin de vous poser pour réfléchir au style de vie professionnelle que vous désirez. Avant de vous lancer sur le marché du travail, prenez ce temps d’analyse et de réflexion. Votre projet doit être cohérent avec votre parcours, respecter votre personnalité, tenir compte de la réalité du marché du travail… et, bien sûr, vous motiver !

2. Profitez des services d’insertion de votre établissement

Dans leur mission d’insertion professionnelle des étudiants, certaines universités innovent. Un exemple : Paris 13 a instauré des déjeuners réguliers au resto U avec un responsable des ressources humaines ! Toutes les universités organisent au moins une fois par an un forum étudiants entreprises qui permet de découvrir des domaines d’activités et de se confronter à des recruteurs. En cours d’année, vous pouvez également participer à des ateliers de rédaction de CV ou de simulation d’entretien ou assister à des conférences métiers et des présentations d’entreprises. Profitez enfin des forums stages/emplois ou de recrutement sur le campus.
Participer à ces événements et ateliers vous permettra de vous familiariser avec le monde du travail et les techniques de recherche d’emploi. N’hésitez pas à prendre rendez-vous avec votre BAIP (bureau d’aide à l’insertion professionnelle) qui peut aussi vous proposer des stages et des emplois en lien avec votre formation.

3. Améliorez sa période de stage ou d’alternance

Vos stages – en particulier celui de fin d‘études – sont l’occasion d’acquérir de l’expérience et de développer vos futures compétences professionnelles. Mais cette immersion dans le monde du travail vous fournit aussi l’occasion de commencer à créer votre réseau. Vous en aurez besoin car les entreprises qui ont formé des jeunes en stage ou en alternance ne peuvent pas tous les embaucher à l’issue de leur formation. Il vous faudra donc découvrir les autres entreprises qui recrutent dans votre domaine, en particulier les PME (petites et moyennes entreprises) qui ont d’importants besoins de compétences. Suivez régulièrement leur actualité, renseignez-vous sur leurs éventuelles offres de jobs.

4. Vous rendre visible sur les réseaux sociaux

Profil sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Viadeo, LinkedIn…), commentaires sur des sites, documents où votre nom apparaît… Prenez soin de vérifier vos traces personnelles sur Internet et de faire un peu de ménage quand cela est possible. S’il vous convoque à un entretien, un recruteur aura vite fait de taper votre nom dans un moteur de recherche pour accéder à des informations vous concernant. Après avoir pris soin de votre réputation sur le Web, vous pouvez augmenter votre visibilité : pensez à renseigner à 100 % votre profil sur les réseaux sociaux professionnels et à l’actualiser régulièrement. Parmi les mises à jour possibles : communiquez sur votre actualité, votre évolution et partagez un lien vers un article que vous avez repéré dans votre domaine professionnel.

5. Approchez professionnels et experts

« N’hésitez pas à approcher les spécialistes reconnus du domaine qui vous intéressent et que vous admirez. Comme étudiant vous n’avez rien à perdre », conseille Alexandre de Gennaro, chasseur de têtes et auteur d' »Entretien d’embauche, 15 exercices pour étudiants et stagiaires » (éditions Un Monde différent). « Via les réseaux sociaux, faites-leur savoir que vous que vous terminez vos études dans 3, 6 ou 12 mois et que leurs conseils seraient précieux pour votre insertion professionnelle. Terminez en demandant à vous entretenir avec eux 15 ou 20 minutes en face-à-face ou au téléphone. En contactant cinq à dix spécialistes, vous en trouverez au moins un pour vos accorder un peu de temps ». Alexandre de Gennaro recommande d’interroger les experts sur leur vision de leur métier et de leur parcours pour atteindre un haut niveau d’expertise ou de responsabilité. « Vous repartirez avec une mine d’informations et serez bien plus à l’aise en entretien », ajoute le recruteur qui recommande encore d’être passionné (ou d’apprendre à se passionner) par son domaine : « La passion peut faire la différence en recrutement pour un jeune qui n’a pas eu de premier emploi et qui n’a pas encore d’expérience ni de réussite professionnelle. Si vous montrez cette facette de votre personnalité, le recruteur devient confiant et comprend que le candidat sera capable de s’investir sur le long terme ».

Diplômé, on fait quoi ?

Chaque fin d’année universitaire voit de nombreux étudiants se posent la même question : on fait quoi ?
L’obtention d’un diplôme, quel qu’il soit est souvent vu comme un sésame permettant d’entrer sur le marché du travail. La réalité est parfois un peu plus cruelle. Rendez-vous dans les administrations et heures de rédactions de CV et candidatures spontanées risquent de prendre la relève des heures passées à étudier.
S’inscrire comme demandeur d’emploi :

La plupart des néo-diplômés n’a pas la chance d’avoir un poste qui l’attend à la sortie de sa formation. La première chose à faire sera donc d’aller s’inscrire comme demandeur d’emploi au Forem ou chez Actiris. Mieux vaut le faire au plus tôt, afin de diminuer la période d’attente pour toucher d’éventuelles indemnités chômage.
S’occuper de sa santé :
Trop de jeunes diplômés le négligent : se rendre à la mutuelle est pourtant essentiel. Il faudra compter des frais d’un peu moins de 100 € par an pour une couverture assurant l’essentiel des remboursements. Des couvertures plus complètes (hospitalisation, frais dentaires…) sont conseillées, même s’il faudra payer un peu plus chaque trimestre.
Recherche d’emploi :
C’est l’activité qui risque de tenir en alerte tout jeune diplômé. Cela peut aller vite, comme prendre du temps, tout dépend du poste désiré.
Les petites annonces : Qu’elles proviennent du Forem ou d’Actiris, ou bien des revues spécialisés, cela vaut le coup d’y répondre. Il y a des postes à pourvoir, et ça serait dommage de passer à côté.
Candidatures spontanées :
Cela correspond parfois à une bouteille jetée à la mer. Pourtant, cette technique est souvent mieux qu’on ne l’imagine. La réponse ne sera pas forcement immédiate. Mais plus d’un postulant a vu être recontacté quelques mois plus tard, parfois quand il n’attendait plus de réponse ou avait accepté un poste en dessous de ses attentes en attendant. Attention toutefois à bien envoyer des candidatures personnalisées, même s’il peut être fatigant de modifier CV et lettre pour chaque employeur.
L’intérim :
C’est la solution « en attendant ». Même si, pour certains, la situation peut durer. Cela peut être intéressant pour une personne qui n’a pas besoin de stabilité au travail. Et, quoi qu’il en soit, c’est l’occasion de se faire, de se constituer à réseau. C’est plus que bon à prendre.
Les entretiens :
Même si ça prend parfois plus de temps qu’espérée, les offres d’entretien vont finir par arriver. Tout le monde a toujours son conseil à donner en la matière. Mais s’il fallait n’en retenir qu’un, on recommanderait au candidat de se renseigner sur l’entreprise dans laquelle il postule et ce qu’il pourra y faire. Quoi qu’il en soit, il faut avoir en tête qu’un premier entretien est toujours une expérience compliquée. S’il ne se passe pas bien, pas d’inquiétude : il faut le voir comme une expérience qui permettra de mieux réussir le suivant.

Entretien d’embauche? Exercices pour stagiaires ou jeunes diplômés

Comment faire la différence en entretien lorsqu’on a encore peu d’expérience ? Il faut être prêt, mais comment ? Un petit guide propose des exercices pour étudiants et stagiaires.

Cela pourrait s’appeler « l’entretien d’embauche pour les nuls », ou plutôt, pour les débutants, ceux qui abordent tout juste le monde professionnel mais ne peuvent échapper à cet exercice de passage…

Car si les entreprises recrutent de plus en plus sans CV ni lettre de motivation, il leur faut tout de même rencontrer leurs candidats. En face à face, via Skype ou dans un entretien collectif. Quelle que soit la forme, vous n’avez donc pas le choix : il faut vous préparer !

Des exercices pour la préparation et faire la différence

L’entretien est dans huit jours ? Vous ne savez pas par où commencer ? C’est justement pour vous qu’Alexandre De Gennaro a écrit son guide « Entretien d’embauche : 15 exercices pour étudiants ou stagiaires », aux éditions « Un Monde différent ».

Chargé du recrutement de prestigieuses multinationales pour un grand groupe de placement, cet expert offre là une préparation rapide (on peut la lire en 1 heure !) mais précise.

Ses 15 exercices sont tirés de sa vaste expérience du recrutement, et sa promesse est belle : vous préparer à faire la différence en entretien sur les autres candidats !

Une liste pour voir les choses en face et aller droit au but
L’ouvrage débute par une redoutable « check-list » de 15 questions à se poser pour situer votre niveau de préparation. Connaissez-vous les différents types d’entretien auxquels on pourrait vous convier, oui ou non ? Savez-vous susciter l’intérêt de votre interlocuteur en vous présentant, oui ou non ? Avez-vous rédigé des exemples d’expériences pratiques qui ont un lien avec le poste recherché, oui ou non ?

Bien sûr, l’auteur recommande de répondre en toute honnêteté. Inutile de vous voiler la face ou de vous contenter d’à-peu-près. Car le jour de l’entretien, le recruteur aura vite fait de repérer vos failles et de s’engouffrer dans vos à-peu-près.

Mieux donc prévenir que guérir. Pour combler une lacune révélée par la check-list, vous n’avez qu’à faire l’exercice correspondant dans le guide. Ainsi vous allez droit au but et vous vous concentrez sur l’essentiel.

Faire naître « la passion » pour faire la différence

Le premier exercice est sans doute le plus original. Il vise à développer en vous une qualité déterminante : la passion. Savoir se montrer passionné ou très intéressé par le métier ou le poste convoité est, d’après Alexandre De Gennaro, une des clés les plus importantes pour réussir un entretien d’embauche.

« En particulier, écrit-il, pour un jeune qui n’a pas encore eu de premier emploi et qui n’a donc pas d’expérience ou de réussite professionnelle ».

L’expert du recrutement explique que si vous parvenez à « toucher émotionnellement votre interlocuteur », vous prenez un net avantage. « Car nous cherchons à détecter des candidats réellement motivés, qui pourront persévérer et ne vont pas baisser les bras au premier obstacle ».

Explorer tous azimuts le job

Alors, soyons passionnés, mais comment ? La passion peut-elle surgir sur commande ? En tout cas, on peut la développer, c’est tout l’objet du premier exercice.
En gros, il s’agit d’explorer tous azimuts le job que vous avez en vue. Recherche sur le web mais aussi prises de contacts, coups de fil, interviews. Il faut être actif, curieux, et surtout, régulier en planifiant vos séances exploratoires tous les jours qui précèdent l’entretien.

Ainsi, peu à peu, la curiosité éveille l’intérêt, l’intérêt crée l’implication et le jour de l’entretien, vous pouvez vous montrer réellement motivé. « Au minimum, vous apparaissez comme quelqu’un qui connait bien son sujet, au mieux, on vous trouve passionné ! », assure Alexance de Gennaro.

Apprendre à parler de vos stages

C’est un autre des 15 exercices. Stratégique car si vous êtes étudiant ou jeune diplômé, les stages déjà réalisés constituent votre seule expérience professionnelle. « Il est donc très important d’être à l’aise avec votre parcours(stage + formation), de connaître parfaitement vos points forts et vos points faibles », écrit Alexandre De Gennaro.

Pour aider ses lecteurs à passer à l’action, il propose donc de remplir un tableau en indiquant pour chaque expérience, ses points négatifs et ce qu’on en a tiré, puis de même avec les points positifs.

Une façon de faire la lumière sur ce qui a marché un peu, beaucoup ou pas du tout, et de réfléchir à la façon d’en parler en positif. Car croyez-en l’expérience de l’auteur qui a mené des centaines d’entretiens : « si le recruteur décide de creuser et de trouver les échecs du passé, il saura mettre le doigt là où ça fait mal. Sans préparation, vous risquez d’être désemparé face à ses questions »…

Trous dans le CV, réorientation : savoir positiver !

La méthode est à peu près similaire pour vous préparer à parler de vos formations (exercice 7), de vos échecs (exercice 8) ou de vos périodes d’inactivité, les fameux « trous dans le CV » (exercice 9).

Rien n’est « éliminatoire » du moment que vous savez présenter ces points de votre parcours en expliquant tout ce que vous en avez tiré de positif.

Pour les trous dans le CV, « jouez la carte de l’honnêteté, conseille l’auteur du guide : expliquez-en les raisons, dites par exemple que vous avez eu une période difficile, mais qu’aujourd’hui, c’est derrière vous, car vous avez appris de cette période. Il s’agit surtout de le convaincre que cette situation ne se reproduira pas, à l’aide d’arguments concrets. »

Idem pour vos formations : que vous ayez choisi votre formation par défaut ou par intérêt réel, qu’elle soit liée au poste pour lequel vous postulez ou pas, vous devez pouvoir en parler positivement, et expliquer ce que vous en avez tiré ou ce qui vous a amené à changer d’orientation.

Pouvoir prouver ce que vous affirmez

Autrement dit, tout est jouable à condition d’avoir des « jetons » à mettre sur la table : des exemples, des anecdotes, des événements concrets qui viendront étayer vos affirmations et vous rendre plus crédible, plus fiable, plus convaincant. Tout élément que les petits exercices du guide pratique d’Alexandre De Gennaro vous aident à repérer.

Des réussites qui témoignent et démontrent de vraies qualités. Des talents qui se sont révélés de telle ou telle façon. Des moments de votre formation que vous avez adorés… Car face à vos interlocuteurs, il ne faut pas seulement dire, il faut prouver.

« Trop souvent, les juniors que je reçois en entretien n’ont pas assez préparé ces éléments factuels, explique Alexandre De Gennaro : ils n’ont pas assez d’exemples concrets à donner et font des réponses stéréotypées qui ne permettent pas vraiment de les cerner, ou bien ils répondent au tac-au-tac sans que ce soit vraiment très pertinent ».

Bien se connaître

Ainsi de la fameuse question sur vos qualités et vos défauts. « Très souvent, les candidats évoquent des qualités qui ont peu d’intérêt pour le poste en question. Quant aux défauts, peu de candidats parviennent à en citer trois et dans 50% des cas, j’entends le fameux « je suis trop perfectionniste » ! », se plaint Alexandre De Gennaro.

A croire que les candidats ont tous lu les mêmes articles sur les « 50 questions les plus posées en entretien d’embauche » et ont appris les mêmes réponses !

Or le recruteur n’attend pas LA bonne réponse, mais votre réponse à vous. « Mieux vaut donc prendre du temps pour bien se connaitre, pour réfléchir à son parcours et aux points concrets que l’on veut partagerplutôt que d’aller sur internet chercher des réponses toutes faites », conseille Alexandre De Gennaro.

Repérer les talents qui ont germé dans l’enfance et l’adolescence
Dernier conseil bonus du recruteur, réfléchir aussi aux qualités que l’on a développées dans l’enfance et l’adolescence : « Pour des jeunes, c’est très important de repérer les activités particulières qu’on a pu faire ou les spécificités de votre vie. Par exemple, si vous avez fait du scoutisme, ou que vous avez dû vous occuper de vos frères et soeurs en l’absence de vos parents, cela peut démonter un sens des responsabilités… »

Au final, c’est un vrai bilan personnel et professionnel que vous êtes amené à faire pour préparer un entretien. Et le mérite du petit guide pratique d’Alexandre De Gennaro est de baliser la préparation.

Une fois bien au clair avec votre parcours, votre personnalité, vos talents et vos envies, une fois bien informé sur le poste visé, l’entreprise et son secteur d’activité, vous êtes prêt ! Il ne vous reste plus qu’à être vous-même, à vous mettre à l’écoute de votre interlocuteur pour entrer dans un véritable échange avec lui ou elle.

L’issue d’un entretien n’est jamais certaine mais une bonne préparation sera toujours bénéfique. Alors, préparez-vous !

9 jeunes diplômés sur 10 trouvent un emploi au moins de six mois (Grandes Écoles)

La situation des Bac +5 n’a jamais été aussi avantageuse depuis dix ans. Cette enquête de la Conférence des grandes écoles porte sur les trois dernières promotions de 176 établissements. Elle démontre deux évolutions. La première : le souffle de la crise de 2008, qui avait laissé des milliers d’étudiants sur le carreau, est effacé. La seconde : la qualité des emplois proposés est redevenu respectable.

Les chiffres sont assez relatifs et très encourageants : neuf diplômés sur dix trouvent un emploi dans les six mois, et pour huit sur dix d’entre eux c’est un CDI.

Ce retournement de tendance se traduit positivement sur les salaires. La maltraitance salariale de ces jeunes diplômés est en très net recul. Le salaire brut annuel moyen hors prime s’établit désormais à plus de 34.000 euros. Concrètement, la nette dégradation salariale enregistrée durant la décennie est ralentie.

Les livreurs à vélo en grève peinent à créer un mouvement d’ampleur

Les coursiers de la plate-forme de livraison de repas à domicile Deliveroo attendant leurs instructions, le 3 juillet 2018 à Saint-Ouen.

Coupe du monde de football oblige, ils n’ont pas arrêté de pédaler. Il est fréquent de croiser ces « bikers » essoufflés, slalomant à travers la circulation pour se frayer un chemin. Les livreurs de repas à domicile font désormais partie du paysage urbain : souvent à l’arrêt, pestant contre leurs courses effrénées, toujours aux aguets, attendant le signal qui marquera le top départ vers leur prochaine commande.

Dimanche 8 juillet, place de la République à Paris, une petite trentaine d’entre eux étaient réunis pour réclamer de meilleures conditions de travail (à travers une meilleure régulation) et une rémunération décente. A l’origine de la mobilisation, le CLAP, collectif de livreurs autonomes parisiens : ce dernier, créé en mars 2017, a appelé les livreurs des plates-formes UberEats, Deliveroo, Stuart, Glovo, Foodora à faire grève durant la semaine du 8 au 15 juillet. Le collectif a également encouragé les clients à boycotter les plates-formes, sacrifiant, de fait, « l’une des semaines les plus rentables de l’année ».

« Je veux être reconnu, bien payé et avoir une sécurité »

En tête des revendications figure la demande d’« un smic net horaire » garanti par contrat. « Chaque semaine, on apprend à quelle sauce on va être mangé. Je veux empêcher le fait qu’ils puissent changer nos salaires, en nous prévenant juste par mail. Je veux être reconnu, c’est-à-dire, être bien payé et avoir une sécurité », argumente Steven, étudiant de 23 ans, « partenaire coursier » pour la plate-forme britannique Deliveroo depuis un an et demi.

Deliveroo, arrivé dans l’Hexagone le 7 avril 2015, est devenu l’un des leaders parisiens de la livraison de repas. Il rémunérait ses coursiers 7,50 euros de l’heure, auxquels s’ajoutaient 2 à 4 euros la course en fonction d’« audits » sur leurs performances, leurs relations avec la clientèle et les restaurants… jusqu’à un changement brutal le 28 août 2017. Les nouveaux livreurs sont désormais payés à la course, au tarif unique de 5,75 euros à Paris, 5 euros dans les autres villes.

Lire le récit des mobilisations   au cours de l’été 2017

« Cela crée un différentiel vraiment énorme, assure le président du CLAP, Jean-Daniel Zamor, 23 ans, coursier chez Stuart depuis janvier 2017. Il m’est arrivé de ne recevoir aucune course en vingt heures, mais d’être quand même payé 200 euros. » S’il était rémunéré à la course, comme chez Delivero, il n’aurait rien touché de cette semaine de travail.

Pourquoi si peu de courses dans ce marché pourtant en plein essor ? Pour celui qui a choisi ce job étudiant chez Stuart afin de « connaître Paris par cœur » et exploiter son « attrait pour le vélo », l’explication tient à la fois de la météo et de la stratégie des plates-formes. Elles « embauchent énormément l’hiver, en raison du froid qui entraîne une explosion des commandes, explique Jean Daniel Zamor. Ce sureffectif les sécurise, parce que les commandes sont assurées. Mais nous, il nous pénalise, car en période de faible activité [aux beaux jours], notre revenu est minime ».

(Re)lisez notre enquête   Pédale ou crève : dans la peau d’un livreur Foodora

« Le mythe de l’ubérisation »

Autre sujet de mécontentement pour cette nouvelle catégorie de travailleurs, située dans une zone grise entre salarié et indépendant : les dérives liées à la flexibilité des horaires de travail permise par leur statut. « Les livreurs les plus performants sont les premiers à pouvoir choisir leurs créneaux, relève Steven. Donc en vérité, il n’y a pas tant de liberté que ça, c’est le mythe de l’ubérisation. »

Une performance exigée au travail qui n’est pas sans danger, comme en témoigne son expérience. « J’ai eu deux accidents. C’est un travail quotidien, il pleut souvent, et je suis obligé de rouler vite depuis que je suis payé à la tâche. Je me suis déjà pris une voiture et un scooter. »

Lire le contenu des réflexions sur la loi travail   appliquée aux plates-formes numériques

Se faire entendre – et a fortiori obtenir gain de cause – s’annonce toutefois difficile pour les « bikers » en colère. Tout d’abord en raison de l’absence de relais représentatifs, le statut de micro-entrepreneur (anciennement auto-entrepreneur), sous lequel ils évoluent, ne justifiant pas la présence de syndicats.

Une forme de syndicalisme informel a certes émergé, à l’image du collectif CLAP, mais celui-ci est, de fait, peu reconnu. Et si les syndicats traditionnels, tels la CGT, ou encore la CNT, présents lors du rassemblement de dimanche, soutiennent cette lutte, ils se montrent parfois éloignés des logiques propres aux livreurs 2.0 et de leurs formes de mobilisation par les réseaux sociaux. Le nouveau numéro un de FO, Pascal Pavageau, a néanmoins déclaré, dimanche 8 juillet, souhaiter que les partenaires sociaux s’emparent de la question de ces travailleurs.

A lire également :   Travail collaboratif : qu’attendent les syndicats ?

« Un secteur atomisé »

Un autre frein à la mobilisation tient à la logique d’éclatement, propre à la profession et à son individualisme. « Sans machine à café devant laquelle se retrouver, difficile de nous plaindre de notre salaire de misère » souligne Steven. Ceux qui perçoivent ce travail comme un job d’appoint et profitent de la flexibilité proposée de manière temporaire, se montrent peu disposés à se mobiliser.

« Les travailleurs évoluent dans un secteur atomisé, ils sont répartis dans les quatre coins de l’Ile-de-France. On doit aller chercher les gens où ils travaillent, essayer de les convaincre pendant leurs pauses, explique pour sa part le président du collectif. C’est très compliqué, surtout qu’au CLAP, on est bénévoles et pour la plupart étudiants, donc il faut faire ça sur notre temps libre, entre les livraisons et les études. »

Face aux géants du numérique que représentent les plates-formes, la crainte d’un licenciement arbitraire pèse aussi. En témoigne l’expérience de Jérôme Pimot, fondateur du collectif CLAP, qui affirme avoir été licencié, en avril 2016, suite à ses interventions médiatiques, comme au cours d’un reportage sur France Culture intitulé « Le travail low-cost » dans l’émission Les Pieds sur Terre. Deliveroo avait justifié sa décision notamment en raison d’un non-respect des pratiques vestimentaires en vigueur.

« Les plates-formes ont réussi à nous prendre en otage »

Dans le cadre de l’examen du projet de loi « avenir professionnel » le 19 juin – débattu à nouveau cette semaine au Sénat –, un amendement a été adopé en première lecture, encourageant les sociétés à rédiger une « charte sociale » (voir encadré ci-dessous).

Le collectif CLAP décrie le caractère « vague et non obligatoire » de cette charte, et le fait que pour l’instant, le dialogue soit uniquement prévu entre les plates-formes et le gouvernement. Jean-Daniel Zamor souhaite qu’à terme, les partenaires sociaux y soient associés.

Steven, l’étudiant coursier pour Deliveroo, se dit déterminé à poursuivre la bataille. Il s’agit pour lui d’une question de dignité qui mérite d’être posée. D’autant que cette nouvelle catégorie de travailleur est amenée à se développer.

« II est devenu très difficile de revenir sur ce statut, car trop de gens travaillent ainsi. Aucun politique n’aura ce courage, risquant de mettre tout le monde au chômage, les plates-formes ont réussi à nous prendre en otage », déplore Jean-Daniel Zamor. Conscient des limites de la portée de son mouvement, il veut néanmoins y croire : « Aujourd’hui, on est certes peu nombreux à se battre. Mais ce que l’on fait, c’est important pour l’histoire des travailleurs. Il ne faut pas perdre espoir, on sera de plus en plus nombreux, c’est notre défi. »

Les solutions proposées par   Terra Nova pour « protéger » davantage les coursiers

Vacances connectées : une « servitude volontaire » ?

« La déconnexion intellectuelle, c’est beaucoup plus que le droit à la déconnexion technique acté par la loi du 8 août 2016. »

Question de droit social. Pour atteindre le 7 août 1935 son objectif de 100 tonnes de charbon au lieu des 7 tonnes réglementaires, Andreï Stakhanov n’aurait pu terminer sa tâche ailleurs qu’à la mine, en application d’une loi ne figurant dans aucun code : celle de la pesanteur, qui interdit physiquement au travailleur manuel d’emporter le soir avec lui machines et matières premières « pour terminer tout ça à la maison ». Et s’il veut se reposer, il ordonne à ses bras de se reposer. Mais qu’en est-il pour nos neurones aujourd’hui assistés par portable ?

Les « vacances » qui s’annoncent constituent un précipité de la radicale remise en cause de notre droit du travail, conçu sur le modèle physique des usines automobiles avec leur unité de temps (la sirène du matin et du soir) ? de lieu (l’usine avec ses hauts murs) et d’action (la chaîne). Certes, sur ce terrain, le sort des vendeuses, caissières et autres salariés de centres de logistique n’est pas très éloigné de celui du métallo d’hier.

Le droit du travail doit, comme pour le télétravail, favoriser une régulation collective, adaptée à chaque entreprise

Mais pour un travailleur du savoir, la mise au repos forcé de ses neurones relève de l’impossible : ces derniers n’en font qu’à leur tête, et le lourd dossier Y peut s’inviter dans son cerveau, gâchant une belle soirée entre amis.

La déconnexion intellectuelle, c’est beaucoup plus que le droit à la déconnexion technique acté par la loi du 8 août 2016 ; et le travail à distance peut intervenir déconnecté. Si en plus, quand une idée nous travaille, notre « portable » professionnel a été emporté, à l’heure de la sieste c’est tout le bureau qui arrive sur la plage ou au refuge.

La peur du licenciement

Les entreprises peuvent, certes, bloquer l’accès aux serveurs, ajouter des articles au règlement intérieur pour interdire toute connexion sur les temps de repos et de congés : cela rendra service à la direction…

Aux Etats-Unis, le télétravail perd du terrain

« Les entreprises suivent les conseils de l’encadrement qui désire « avoir plus de contrôle » et réclame la présence de ses subordonnés au bureau. »

IBM a longtemps été le champion du télétravail. Un exemple observé par les entreprises du CAC 40, qui tentent de le développer en France. Jusqu’en 2017, un cinquième de ses troupes en Amérique du Nord planchaient à domicile, à plein-temps. La direction du groupe se flattait d’avoir ainsi économisé 100 millions de dollars par an en location de bureaux.

Pourtant, au printemps 2017, Michelle Peluso, la responsable du marketing, a sifflé la fin de la récréation. Et Sam Ladah, le vice-président des ressources humaines d’IBM, a expliqué à 7 600 salariés qu’ils devaient retourner au bureau.

La direction du groupe a investi 380 millions de dollars dans la modernisation de ses locaux et la formation de ses troupes. But du jeu : les rendre plus « agiles ». IBM change de métier. La compagnie travaille dans le cloud, l’intelligence artificielle Watson… Sam Ladah attend donc de ses collaborateurs des prises de décision « intelligentes et rapides » afin d’offrir à ses clients un service « personnalisé ». Pour ce faire, rien de mieux, affirme-t-il, que le travail au bureau en « petites équipes multidisciplinaires et autonomes ».

Les salariés d’IBM touchés par ce retour à la maison mère, à New York, Raleigh, Austin, San Francisco et Atlanta, ont eu trois mois pour accepter l’offre, trouver un autre emploi à l’intérieur d’IBM… ou partir.

« Il suffit de mesurer les résultats »

IBM n’est pas le seul grand groupe à faire machine arrière sur le travail à distance. Avant lui, le moteur de recherche Yahoo ! avait rappelé ses télétravailleurs, l’assureur Aetna aussi, tout comme Bank of America, la chaîne de magasins Best Buy, ou encore Honeywell International. « Les employés travaillent mieux lorsqu’ils sont proches les uns des autres, dit-on chez Honeywell. C’est là que les idées sont réellement échangées et que les décisions sont prises rapidement afin de répondre aux exigences de nos clients, partenaires…

Luxe, potlatch et capitalisme

« Un Ethnologue au pays du luxe », de Marc Abélès. Editions Odile Jacob, 156 pages, 18 euros.

Livre. Le luxe a jusqu’ici peu mobilisé les sciences sociales, qui privilégient des thèmes comme l’éducation, les migrations, la pauvreté.

Dans des approches sociologiques fondées sur les classes moyennes et populaires, il n’y a pas réellement de place pour une thématisation du luxe, estime Marc Abélès : « Si la misère du monde apparaît aujourd’hui comme un objet légitime pour les sciences sociales, étudier ce qui a trait à la richesse semble aujourd’hui encore plutôt problématique. »

C’est pourtant bien la route du luxe qu’il nous invite à explorer. Son ouvrage Un ethnologue au pays du luxe se penche sur ce commerce, qui connaît une expansion sans précédent.

Comment comprendre la fascination exercée par le luxe ? Quels sont ses modes de circulation et d’appropriation ? La dynamique qui anime le luxe est inséparable de la montée en puissance des pays dits émergents, affirme le directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales.

« La recherche du plaisir et de la beauté »

Elle permet aussi de « rendre compte de la reconfiguration des rapports culturels, économiques et politiques liée à la circulation des marchandises entre l’Ouest et l’Est dans un monde global ». A travers le luxe, nous avons accès à la transformation des rapports entre l’Occident et des pays qui, comme la Chine et la Russie, ont pris le tournant du capitalisme à partir des années 1980.

En Chine, le développement du luxe illustre la manière dont la mondialisation transforme profondément la société. Après des années d’austérité, ce qui prime est « la recherche du plaisir et de la beauté, et la fonction hédoniste du luxe est un élément fort dans l’ouverture au monde extérieur ». Parallèlement, en quelques années, l’art contemporain chinois s’est imposé sur les grandes places occidentales. A l’intérieur du pays se créent un peu partout des lieux d’exposition, des centres d’art.

Les artistes…

Les salariés ne sont pas une « charge » comptable

Tribune. Dans le système comptable actuel, les salariés sont toujours considérés du point de vue de ce qu’ils coûtent et jamais de ce qu’ils rapportent. Plus précisément, les dépenses relatives aux salariés sont comptabilisées en tant que charges, laissant supposer que les salariés constituent plus un « poids » qu’une ressource pour l’entreprise. Ce traitement comptable n’est pas anodin dans la mesure où il laisse penser que réduire les effectifs permettrait automatiquement de diminuer les charges et donc d’accroître les performances des entreprises.

Ainsi, HTC, le géant taïwanais des téléphones, a annoncé début juillet son intention de supprimer 1 500 emplois. Cette « réorganisation des ressources » est motivée par une recherche accrue de flexibilité et une volonté de renouer avec la profitabilité. Dans la même veine, Carrefour a justifié en janvier l’annonce d’un plan de départs volontaires proposé à 2 400 salariés par la nécessité de réduire « le poids et la complexité des sièges dans l’organisation du groupe » afin d’« améliorer l’efficacité opérationnelle » (communiqué de presse du 23 janvier 2018).

De tels arguments semblent surprenants dans la mesure où les recherches scientifiques portant sur le lien entre réduction d’effectifs et augmentation des performances sont loin de donner des résultats unanimes. Cette vision étriquée et trompeuse immobilise les entreprises dans une pensée unique et freine la recherche de solutions alternatives, comme nous l’expliquons dans un chapitre de Comptabilités et société. Entre représentation et construction du monde (éditions EMS, mai 2018).

Un outil de dialogue

Des réflexions ont certes été entamées à partir des années 1960 jusqu’à la fin des années 1970 par plusieurs chercheurs, principalement américains, pour proposer d’autres manières de considérer les salariés au sein du système comptable. Ces réflexions s’orientaient notamment vers…