« Nous devons revenir à nos racines » : Airbnb licencie un quart de ses salariés et cherche à se réinventer

« Nous devons revenir à nos racines » : Airbnb licencie un quart de ses salariés et cherche à se réinventer

Conférence de presse de la société Airbnb, à Tokyo, le 13 juin 2018.
Conférence de presse de la société Airbnb, à Tokyo, le 13 juin 2018. TOSHIFUMI KITAMURA / AFP

En mars 2017, Airbnb était l’une des superlicornes de Californie avec une valorisation de 31 milliards de dollars. L’année 2020 devait être celle de l’introduction en Bourse de la société cofondée, en 2008, par Brian Chesky, à San Francisco. Frappé par la pandémie, le fleuron de l’économie du partage a vu sa valeur tomber à 18 milliards fin mars, et l’ouverture du capital au public reportée à des jours meilleurs.

Le 4 mai, 1 900 employés se sont vu signifier leur licenciement. La date des départs a été fixée au lundi 11 mai pour donner le temps aux salariés « de se dire au revoir », a expliqué M. Chesky, le PDG. Dans un long message au personnel, ce dernier, 38 ans, a fait part de sa tristesse d’avoir dû se résoudre à se séparer de 25 % des effectifs. « Je suis vraiment navré. Sachez que ce n’est pas votre faute. »

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Assistance psychologique

Au début de l’année, la plate-forme avait 7 millions de listings de logements dans le monde et enregistrait plus de 50 millions de visites mensuelles (contre 14 millions pour son concurrent direct, VRBO). Pour 2020, le fondateur a indiqué s’attendre à un chiffre d’affaires « moitié moindre que celui de 2019 » (qui avait été évalué à 4,8 milliards). « Nous ne savons pas exactement quand les voyages reprendront, écrit-il. Lorsque ce sera le cas, le monde du voyage aura changé. »

Airbnb a également publié sur son site un « annuaire des talents », dans lequel ceux qui cherchent un nouvel emploi ont pu poster quelques lignes de CV

Les salariés ont été traités avec une « compassion » jugée exemplaire par la presse. Ils partent avec quatorze semaines de salaire (et une semaine supplémentaire par année d’ancienneté), quatre mois d’assistance psychologique et douze mois de couverture santé, un soulagement dans un pays où l’assurance dépend de l’employeur. Ils ont pu conserver leur MacBook, contrairement aux employés licenciés fin mars par Bird, la start-up de la trottinette électrique, priés de réexpédier leur ordinateur par la poste. Ils pourront exercer leurs stock-options, si tant est que la plate-forme s’introduise un jour en Bourse, mais la fortune risque de ne pas être tout à fait à la hauteur de leurs espérances précoronavirus.

Airbnb a également publié sur son site un « annuaire des talents » dans lequel ceux qui cherchent un nouvel emploi ont pu poster quelques lignes de CV. La plupart des licenciés proviennent du siège de San Francisco, de Montréal, de Portland (Oregon) ; cinq étaient installés en Chine. Nombre d’entre eux sont issus du marketing ou du service clients, mais la liste peut aussi se lire comme le témoignage d’une époque dorée − et révolue. Maria Herrera était chargée de rendre le séjour des VIP aussi mémorable que possible, « sur mesure, jusqu’au plus petit détail ». Charlie Mastoloni contribuait au lobbying de la plate-forme : il revendique avoir fait échec au passage d’une loi limitant la durée des locations à court terme sur la côte californienne…

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