Négociations annuelles obligatoires 2025 : des augmentations de salaire inférieures à celles de 2024, selon une enquête du Groupe Alpha
+ 1,32 %, c’est la moyenne des augmentations générales et individuelles de salaire toutes catégories confondues que peuvent espérer les salariés en 2025, si l’on tient compte des entreprises qui n’accorderont rien d’autre en 2025 que « des primes et des éléments périphériques », révèle le Groupe Alpha, spécialiste des relations sociales et des conditions de travail, dans une étude « flash » publiée le 5 décembre.
Ce cabinet de conseil proche de la CGT a passé au crible 108 accords signés dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO) entre le 1er septembre et le 6 novembre, dont 46 ont des budgets d’augmentation nuls, soit 42,6 % contre 23 % en 2023.
Le ralentissement de l’inflation, la dégradation de la conjoncture ont incité les employeurs à accorder moins de hausses salariales que l’an dernier, explique le cabinet de conseil. En moyenne, « pour toutes ces catégories, les augmentations accordées pour l’an prochain sont en deçà des prévisions d’inflation en 2025 [annoncée à 1,5 % par la Banque de France], ce qui laisse augurer une érosion du pouvoir d’achat », remarque Alice Rustique, chargée d’études au Groupe Alpha. Par catégorie, le 1,32 % correspond à une hausse de 1,38 % pour les ouvriers et les employés, 1,34 % pour les professions intermédiaires et 1,23 % pour les cadres et les ingénieurs qui perçoivent des rémunérations plus élevées.
Une France à deux vitesses
Mais ce 1,32 % est aussi une moyenne tirée vers le bas par la part croissante d’entreprises qui n’accordent que des primes ou autres éléments périphériques. En réalité, pour les salariés qui travaillent dans les entreprises qui augmenteront le salaire de base en 2025, la moyenne grimpe à 2,33 % toutes catégories professionnelles confondues, ce qui implique un gain de pouvoir d’achat.
« Même en période de désinflation, les employeurs veillent à maintenir une part d’augmentation collective », relève le cabinet. Ce 2,33 % procède en effet essentiellement d’augmentations générales. Elles concernent davantage les non-cadres (77,4 %) que les cadres (66,5 %). Leur montant moyen régresse par rapport à celui de 2024, et il est inférieur à celui des augmentations individuelles. « La logique de maintien du pouvoir d’achat recule au profit d’une logique de rémunération de la performance », commente le cabinet de conseil.
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