« L’heure d’hiver est mieux adaptée aux horloges biologiques des individus »

« L’heure d’hiver est mieux adaptée aux horloges biologiques des individus »

En vue de la disparition, en 2021, du changement d’heure, les chronobiologistes préconisent dans une tribune au « Monde » d’adopter l’heure « standard », qui resynchronise le rythme circadien.

Publié le 26 octobre 2019 à 12h00, mis à jour à 09h23 Temps de Lecture 4 min.

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Changement d’heure à Dresde (Allemagne), le 22 mars 2018.
Changement d’heure à Dresde (Allemagne), le 22 mars 2018. DPA / PHOTONONSTOP

Tribune. L’alternance du jour et de la nuit résulte de la rotation de la Terre autour de son axe en vingt-quatre heures. Pour anticiper et s’adapter à ces rythmes journaliers, les organismes ont développé un système de mesure du temps constitué d’horloges biologiques internes capables de coordonner l’ensemble des fonctions biologiques, de l’activité des cellules jusqu’au comportement et à la performance de l’individu dans son ensemble.

Tous nos rythmes sont organisés dans le temps pour assurer une adaptation maximale aux cycles jour/nuit. Ainsi, durant notre sommeil, la sécrétion de cortisol, la pression sanguine, l’activité métabolique et nos performances cognitives augmentent, par anticipation à l’éveil de notre organisme.

En lien avec ce rôle d’anticipation, ces rythmes journaliers persistent même en l’absence de cycles lumière-obscurité, une propriété vérifiée chez tous les organismes, dont l’humain. Ainsi, les organismes privés de leurs repères temporels externes continuent d’avoir un rythme régulier proche de vingt-quatre heures, appelé « rythme circadien ».

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Dans la majorité de la population, le rythme interne de l’horloge est supérieur à vingt-quatre heures, entraînant une dérive de l’activité vers le soir, qui est naturellement corrigée par l’effet synchroniseur de la lumière en début de journée.

Changement semestriel devenu impopulaire

Lorsque l’exposition à la lumière en début de jour est faible ou absente, ou lorsqu’il y a une forte exposition en fin de journée, l’horloge prend du retard et notre corps a plus de mal à s’adapter aux exigences biologiques du moment de la journée. Une telle désynchronisation des rythmes peut conduire à des troubles biologiques et à des pathologies.

Les accidents au travail, les troubles mentaux, les infarctus du myocarde et les AVC augmentent dans les jours ou les semaines qui suivent le passage à l’heure d’été

A la suite du choc pétrolier de 1976, pour réduire les besoins en éclairage, plus de soixante-dix pays ont décidé d’avancer d’une heure chaque printemps et de retarder d’une heure chaque automne le cycle éveil/sommeil des citoyens. Par conséquent, des millions de personnes vivent pendant six mois de l’année (printemps, été) avec une avance de deux heures par rapport à l’heure solaire.

Même si aucune étude épidémiologique n’a encore démontré d’effet néfaste à long terme de ce changement semestriel, de nombreuses études scientifiques ont montré que la durée du sommeil diminue et que les accidents automobiles, les accidents au travail, les troubles mentaux, et le nombre d’infarctus du myocarde et d’accidents vasculaires cérébraux augmentent dans les jours ou les semaines qui suivent le passage à l’heure d’été.

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LJD

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