Les victimes de discrimination au travail n’hésitent plus à les dénoncer

Les victimes de discrimination au travail n’hésitent plus à les dénoncer

« Les préjugés racistes, sexistes, homophobes ou autres ont eu des répercussions concrètes sur la vie professionnelle de 23 % des sondés, tant au niveau du salaire, du recrutement que des promotions. »

Devenues un sujet quotidien de débat public, les discriminations sont davantage perçues au travail. La nouvelle édition du Baromètre annuel sur la perception des discriminations dans l’emploi, réalisé depuis plus de dix ans par le défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail (OIT), fait état d’une prise de conscience étendue du fait discriminatoire, tant par les victimes que par l’ensemble des personnes interrogées.

Clairement, les « petites blagues » sur le physique, l’état de santé, l’orientation sexuelle ou d’autres caractéristiques ne passent plus.

En 2020, près d’une personne sur deux (41 %), sondée dans le cadre de cette enquête, publiée mardi 1er décembre, déclare avoir dû faire face au moins une fois à une allusion ou à une attitude stigmatisante au travail. Les résultats de ce baromètre reposent sur un échantillon représentatif de 590 salariés issus du secteur privé et de 500 agents de la fonction publique.

Si les victimes n’hésitent plus à relever ce genre de comportements, leurs collègues aussi sont sensibilisés à ce problème : le nombre de sondés se déclarant témoins de discriminations dans le cadre de leurs activités professionnelles (42 %) a « significativement augmenté » (+ 8 points) depuis 2012, relève le baromètre.

Difficile de dire si cette augmentation correspond à une hausse des discriminations sur le lieu de travail ou si les dérives sont simplement mieux identifiées. « Il y a un contexte sociétal assez large, qui fait que l’on parle plus de ces sujets », constate Béatrice Bretegnier, consultante sur les questions de diversité et fondatrice du cabinet B2B Consulting RH. Le monde du travail reflète les tensions qui agitent actuellement la société française.

Les préjugés racistes, sexistes, homophobes ou autres ont eu des répercussions concrètes sur la vie professionnelle de 23 % des sondés, tant au niveau du salaire, du recrutement que des promotions.

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Paradoxalement, cette proportion a diminué depuis 2013 (- 7 points). « Ces dernières années, le cadre juridique s’est renforcé, souligne Béatrice Bretegnier. La loi égalité de 2017 a rendu obligatoire la formation des recruteurs pour la non-discrimination à l’embauche, tandis que la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel a mis en place l’index égalité femmes-hommes et a renforcé les obligations de recrutement au niveau des personnes en situation de handicap ». Un début de prise de conscience se dessinerait-il chez les employeurs, conscients des risques encourus ?

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LJD

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