Les prévisions de croissance française en demi-teinte de l’Insee

Les prévisions de croissance française en demi-teinte de l’Insee

A La Défense (Hauts-de-Seine), près de Paris, lors du « Black Friday », le 29 novembre.
A La Défense (Hauts-de-Seine), près de Paris, lors du « Black Friday », le 29 novembre. THIBAULT CAMUS / AP

Chercher la lumière dans un environnement assombri. C’est l’exercice auquel se livre l’Insee, à l’occasion de la publication, mardi 17 décembre, de sa note de conjoncture. Les experts de l’Institut national de la statistique et des études économiques notent, en préambule, que, malgré une année 2019 marquée par des incertitudes politiques et économiques, la crainte d’un retournement conjoncturel global s’atténue.

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Concernant la France, l’Insee estime que le produit intérieur brut (PIB) devrait finalement croître de 1,3 % cette année (avec une hausse du PIB de 0,3 % au quatrième trimestre). Pour le premier semestre de 2020, elle n’anticipe ni accélération fulgurante ni ralentissement brutal. Tout juste la poursuite d’une croissance à un rythme comparable, soit + 0,2 % au premier trimestre de 2020 et + 0,3 % au deuxième. La France afficherait, dans ces conditions, un acquis de croissance − ce que serait la progression du PIB si la croissance était nulle lors des deux derniers trimestres de 2020 − de 0,9 %.

Infographie Le Monde
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  • Zone euro : la menace d’un coup d’arrêt s’éloigne

« Les indicateurs conjoncturels les plus récents suggèrent que l’économie de la zone euro – dont singulièrement l’économie allemande – ne ralentirait pas davantage, voire accélérerait légèrement d’ici à la mi-2020 », souligne l’Insee. L’Allemagne, première économie de l’union monétaire, semble sortir du trou d’air connu cette année, notamment en raison de son exposition au commerce international.

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Les tensions protectionnistes ont plus affecté sa production que celle de la France. Au troisième trimestre 2019, grâce notamment à une demande intérieure dynamique, le PIB a progressé au même rythme qu’au trimestre précédent (+ 0,2 %). Ce rythme devrait se maintenir sur les derniers mois de l’année et au début de 2020, avant d’accélérer un peu au deuxième trimestre 2020 (+ 0,3 %). Cependant, en moyenne annuelle, l’activité serait moins dynamique qu’en 2018 (+ 1,1 % après + 1,7 %) et afficherait un acquis de croissance de 0,7 % à la mi-2020.

  • En France, le moteur à créer des emplois va ralentir
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En France, si le taux de chômage devrait rester orienté à la baisse en 2020, l’emploi sera beaucoup moins dynamique. L’année 2019, entamée en fanfare, se termine sur une note décevante. Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail a légèrement augmenté au troisième trimestre (+ 0,1 point, à 8,6 %), alors qu’une diminution de 0,1 point était anticipée. Au total, 263 000 emplois seraient créés en 2019, soit un peu plus qu’en 2018 (+ 230 000). Mais la tendance va s’infléchir début 2020 : selon l’Insee, 88 000 emplois seront créés au premier semestre. A comparer avec les 264 000 créés sur l’ensemble de 2019.

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Quant au taux de chômage, il devrait poursuivre son mouvement de baisse tendancielle et atteindre 8,2 % de la population active au printemps 2020, contre 8,5 % un an plus tôt.

  • Pouvoir d’achat dynamique en 2019, progression la plus élevée en douze ans
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En France, la baisse des prélèvements sociaux et fiscaux, le dynamisme des salaires et des prestations sociales ont entraîné une amélioration significative du pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages, qui progresserait vivement en 2019 (+ 2,1 % après + 1,2 % en 2018). Rapporté à un niveau individuel pour tenir compte des évolutions démographiques, le pouvoir d’achat par unité de consommation progresserait de 1,6 % en 2019, après + 0,7 % en 2018. Il s’agit de la hausse la plus élevée depuis 2007.

Cette amélioration du pouvoir d’achat permet de soutenir la consommation, qui progresse à un rythme régulier, y compris fin 2019. Sur l’ensemble de l’année, la hausse s’établirait à + 1,2 %.

  • Entreprises : le taux de marge au plus haut depuis 2008, grâce au CICE

En 2019, le taux de marge des sociétés non financières en France atteindrait 32,5 %, son plus haut niveau depuis 2008, grâce, notamment, au « double versement » ponctuel du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), transformé en exonération de cotisations patronales. En 2020, avec la fin du « double versement » du CICE, le taux de marge se réduirait à 31,7 % au deuxième trimestre.

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