Les négociations avancent pour la reprise de l’usine Buitoni de Caudry, dans le Nord
Huit mois après l’arrêt de la production de pizzas surgelées à l’usine Buitoni de Caudry (Nord), mise en cause dans une contamination par la bactérie Escherichia coli, en mars 2022, qui avait provoqué la mort de deux enfants et l’intoxication d’une cinquantaine d’autres, une lueur d’espoir vient de se rallumer pour ce territoire, qui compte 22 % de chômeurs.
Le groupe suisse Nestlé a ainsi annoncé, lundi 13 novembre, être en « négociations exclusives » avec Italpizza « pour un projet d’acquisition de l’usine », qui pourrait être finalisé en 2024. Le groupe transalpin, qui affichait un chiffre d’affaires de 167 millions d’euros en 2021, se présente comme « le premier producteur international de pizzas surgelées » commercialisées dans cinquante-cinq pays sous sa marque propre ou sous marques de distributeur.
En 2020, l’entreprise sise à Modène (Italie) et propriété de la holding Dreamfoods avait acquis l’industriel espagnol Pizza artesana Malgrat, près de Barcelone, et une société italienne en difficulté, Antico Forno. Italpizza possède actuellement cinq sites de production en Italie et, donc, un en Espagne, et emploie 1 600 personnes.
« Projets d’expansion »
Les négociations avec Nestlé ont commencé dans la foulée de l’annonce brutale de la fermeture de l’usine de Caudry. Mise à l’arrêt, celle-ci avait pourtant partiellement rouvert mi-décembre 2022, après des mises aux normes financées par le géant suisse à hauteur de 2 millions d’euros. La ligne produisant les pizzas surgelées à pâte crue sous la marque Fraîch’Up, mise en cause dans l’intoxication à l’E. coli, n’avait pas été autorisée à tourner de nouveau.
Pour les salariés de la Société des produits alimentaires de Caudry (SPAC) – plus connue sous le nom d’usage « usine Buitoni » –, la surprise a donc été totale quand Nestlé a annoncé cesser toute activité, en mars 2023. Le ministère de l’économie s’est rapidement mobilisé sur ce dossier, qui semblait plutôt mal engagé. « Nous avons été très fermes avec Nestlé », assure Roland Lescure, le ministre délégué chargé de l’industrie, dont les services ont travaillé avec le cabinet missionné par le groupe helvétique pour trouver un industriel crédible.
Lors de l’annonce de la fermeture, Nestlé assurait avoir pris cette décision du fait de l’impossibilité d’écouler ses pizzas Buitoni, entachées par le scandale sanitaire. Il évoquait également des difficultés, plus globales, sur le marché de la pizza surgelée en Europe. Mais, pour Italpizza, la reprise de Caudry est une occasion à ne pas manquer, au moment où le groupe italien prévoit d’étendre ses capacités de production pour se développer dans le nord de l’Europe.
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