« Les fleurs et les plantes, comme les livres, ont été rangés au rayon des biens non essentiels »

« Les fleurs et les plantes, comme les livres, ont été rangés au rayon des biens non essentiels »

Chronique. La fête des morts sonne-t-elle le tocsin pour les fleuristes ? Le 2 novembre, tous les vendeurs de fleurs et de plantes ont, en tout cas, dû fermer boutique en France. Alors qu’un deuxième confinement national a été décrété jeudi 29 octobre à minuit, ils ont bénéficié d’un sursis. Vente des chrysanthèmes oblige. D’ordinaire, les Français déboursent près de 170 millions d’euros afin d’allumer le feu d’artifice floral dans les cimetières à la Toussaint. Un temps fort pour la filière horticole française, soucieuse de reprendre des couleurs.

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Le couperet est donc tombé le 2. Les fleurs et les plantes, comme les livres, ont été rangés au rayon des biens non essentiels. Les fleuristes ont été priés de tirer le rideau. Sauf que le petit commerce n’avait, cette fois, aucune envie de faire une fleur aux grandes surfaces prêtes à continuer la vente de l’essentiel tout autant que de l’accessoire. Le gouvernement a tranché. Roses, tulipes et camélias doivent quitter les linéaires des supermarchés.

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Il est vrai que depuis le confinement décrété le 17 mars, le parcours des fleuristes n’a pas été un chemin tapissé de roses. « Début juillet, 15 % des fleuristes avaient définitivement fermé boutique », affirme Mikaël Mercier, président de Val’hor, organisation interprofessionelle de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage. C’est le maillon de la filière qui paie le plus lourd tribut.

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Pour les fleuristes, ni fleurs ni couronnes. Même si, à l’heure du déconfinement, les Français ont débordé d’envie de nature et de végétal et, après être devenus des as de la fabrication du pain, se sont rués pour créer des potagers. Ils ont aussi plébiscité la Fête des mères, n’hésitant pas à débourser 25 % à 30 % de plus que le montant habituel estimé à 60 millions d’euros. Mais la fermeture des hôtels, la mise sur pause des congrès et des événements, sans compter le report des mariages, leur ont donné un sacré coup de bambou.

Ce nouveau confinement met également à rude épreuve les nerfs des producteurs. « Nous jetons 150 000 tulipes par jour, depuis lundi. Nous avons l’impression de revivre le cauchemar en boucle, après avoir perdu plus de 13 millions de fleurs en mars et avril », témoigne Nicolas Bigot, dont l’entreprise Bigot Fleurs est installée à Allonnes (Sarthe) mais aussi au Kenya pour les roses. Arguant de l’aspect périssable des fleurs coupées, il milite pour leur retour au milieu des fruits et des légumes dans les grandes surfaces.

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LJD

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