Les couacs de la retraite progressive
La retraite progressive : vous connaissez ? Ce dispositif permet de lever le pied en douceur, en offrant à ceux qui le souhaitent la possibilité de terminer leur carrière à temps partiel et de commencer à percevoir – en plus de leur salaire – une partie de leurs pensions de retraite afin de compenser le manque à gagner. Lorsqu’ils arrêteront définitivement de travailler, le montant de leur retraite sera recalculé pour tenir compte des droits supplémentaires — trimestres et points — qu’ils ont acquis durant leur fin de carrière à temps partiel.
Les conditions d’accès à la retraite progressive sont peu contraignantes. Il suffit d’avoir au moins 60 ans, de justifier de 150 trimestres d’assurance et de travailler entre 40 % et 80 % d’un temps plein. Mais il n’est pas nécessaire de réduire effectivement son temps de travail. Les salariés « déjà » à temps partiel peuvent en profiter dans les mêmes conditions que les autres, sans être tenus de réduire davantage leur quotité de travail.
Très séduisante, la retraite progressive peine pourtant à décoller. Au 31 décembre 2020, seulement 23 000 assurés du régime général profitaient de ce dispositif. Plusieurs explications sont avancées pour justifier ce peu d’engouement, parmi lesquelles un manque d’information, l’impossibilité d’avoir une évaluation du montant de sa retraite progressive avant de s’y engager, à moins de recourir à ses frais aux services d’un expert « retraite », …
Relèvement progressif
Pour tenir compte du relèvement de l’âge légal de la retraite à 64 ans, la loi de réforme des retraites prévoit de décaler de deux ans l’âge auquel il sera possible d’opter pour la retraite progressive. Pour les générations proches de l’âge de la retraite, ce relèvement devrait se faire de manière progressive, au même rythme que le relèvement de l’âge de la retraite à raison de trois mois de plus par génération : soit 60 ans et 3 mois pour les assurés nés entre le 1er septembre 1961 et le 31 décembre 1961 ; 60 ans et 6 mois pour ceux nés en 1962, 60 ans et 9 mois pour ceux nés en 1963 et ainsi de suite pour atteindre 62 ans pour les assurés nés à partir de 1968. Les autres conditions d’accès à la retraite progressive sont inchangées.
Cependant, il est prévu certains aménagements minimes, parmi lesquels « un effort particulier d’information », la possibilité de travailler moins de vingt-quatre heures par semaine et l’extension du dispositif aux régimes de la fonction publique et des professions libérales, régime des avocats compris.
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