Les agents des impôts se mobilisent contre la réorganisation des trésoreries

Les agents des impôts se mobilisent contre la réorganisation des trésoreries

Les 104 000 fonctionnaires des finances publiques sont appelés à se mettre en grève, jeudi 14 novembre.

Par Publié hier à 18h43, mis à jour à 07h07

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Les fonctionnaires comptent chanter cela sur l’air du tube de Jean-Jacques Goldman, Encore un matin. La chanson s’appelle Retourne à Tourcoing et les paroles parodiques visent Gérald Darmanin, ministre de l’action et des comptes publics, maire de la ville du Nord de 2014 à 2017 : « Darkmachin, tu nous sers/à rien. Mais enfin/pour un coup/de main. Enlever/ta réforme/c’est rien, ce s’rait bien. Un matin/sans rien. Et te taire. Retourne à Tourcoing. »

Les fonctionnaires de Bercy sont en colère, et ils ont prévu de la laisser éclater dans la rue, jeudi 14 novembre, dans le cadre d’une mobilisation nationale. Les 104 000 agents de la direction générale des finances publiques (DGFiP), comme les 17 000 douaniers, sont invités à faire grève et à manifester partout dans le pays.

Le répertoire ne se cantonne pas à Retourne à Tourcoing. Il y aura également Fou, fou, Fournel – Jérôme Fournel est le nouveau patron de la DGFiP – sur la mélodie de Toi mon toit d’Elli Medeiros ou Regarde, sur celle de La Grenade de Clara Luciani. Mais le thème est, en revanche, toujours le même : la « réforme » dont il est question, c’est le plan Darmanin de réorganisation des trésoreries partout en France.

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Le projet du ministre, présenté en juin, fait couler beaucoup d’encre, notamment dans les campagnes. Gérald Darmanin entend réduire les bâtiments mais augmenter les « points de contact ». Les agents seraient rassemblés dans de moins nombreuses trésoreries, mais les lieux permettant de rencontrer les usagers seraient, eux, augmentés de 30 %. Beaucoup d’élus ruraux, cependant, échaudés par des années de suppression des services publics, ont mal réagi. Un mouvement inédit de vote de motions s’est développé un peu partout.

« Concertation »

Les syndicats de fonctionnaires, quant à eux, dénoncent une « folie dévastatrice ». « Gérald Darmanin tient un double discours, dénonce Anne Guyot-Welke, porte-parole de Solidaires-Finances publiques, le premier syndicat de la DGFiP. L’augmentation de la présence, mais la fermeture de trésoreries, ce n’est pas audible pour les personnels. » La syndicaliste rappelle, en outre, que ce ne sont pas forcément des agents des impôts qui seront chargés de répondre aux questions des contribuables, mais des « agents territoriaux ».

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Dans l’entourage du ministre, on rappelle que « Gérald Darmanin a décidé de donner du temps à la concertation ». D’une part, aucune fermeture n’aura lieu en 2020 sans l’accord des élus. « C’est unique depuis quinze ans, dit-on de même source. Jusqu’à présent on tourne à 100/150 suppressions annuelles. » Cela n’empêche pas, d’autre part, le ministre d’avancer dans les territoires prêts à sauter le pas : une convention a ainsi été signée le 7 novembre avec Christian Bruyen, président du conseil départemental de la Marne. D’autres l’ont été dans le Var et les Alpes-Maritimes.

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LJD

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