Les 2 000 salariés de l’usine Stellantis de Poissy face à l’avenir incertain de leur site : « On est les prochains »

Les 2 000 salariés de l’usine Stellantis de Poissy face à l’avenir incertain de leur site : « On est les prochains »

« Aulnay en 2014, Saint-Ouen en 2021, Douvrin dans un an… Nous, à Poissy, on est les prochains. » S’il se revendique « combatif », Jean Vilaca ne croit pas en l’avenir de l’usine Stellantis de Poissy (Yvelines). Le site industriel de 140 hectares, enserré par la Seine et des chemins de fer et dominé par le château d’eau peint du logo Peugeot, demeure l’unique site de production d’automobiles en Ile-de-France après l’arrêt des chaînes de montage de Billancourt (1992), Aulnay (2014) ou encore Flins (2024).

Aux abords du site Stellantis de Poissy (Yvelines), le 16 octobre 2025.

Aucune fermeture n’est annoncée, mais, comme cinq autres usines européennes, dont Mulhouse (Haut-Rhin), sa production connaît une interruption temporaire en octobre, dans un contexte de contraction de la demande et de concurrence de nouveaux acteurs, la Chine en premier lieu. Pour M. Vilaca, conducteur de ligne de presse à emboutir, le chômage partiel de trois semaines décrété par la direction du site pour « adapter le rythme de production à un marché européen difficile » signe la condamnation de ses 2 000 salariés.

A quel horizon ? Si l’assemblage des 420 Opel Mokka et DS3 Crossback par jour court jusqu’en 2028, « je suis sûr que l’arrêt se fera avant, même s’il n’y a rien d’officiel », estime l’homme de 53 ans, dont trente-trois passés à Poissy. Avec une vingtaine de salariés, majoritairement syndiqués SUD – organisation en conflit avec la direction de l’usine –, il a organisé une opération de tractage « contre la fermeture », le 16 octobre au matin, entre les étals du marché du quartier Beauregard de Poissy, construit à la fin des années 1950 pour loger les ouvriers de Simca, la firme automobile franco-italienne.

Il vous reste 74.94% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.