« Le travail et les conditions de travail en dernière partie de vie professionnelle »

« Le travail et les conditions de travail en dernière partie de vie professionnelle »

[Dans quelles conditions travaillent les salariés les plus âgés ? L’économiste Annie Jolivet, ingénieure de recherche au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) dans l’équipe Ergonomie du Centre de recherche sur le travail et le développement (CRTD) et au sein du Centre d’études de l’emploi et du travail (CEET), a établi une typologie qui permet de comprendre qui est affecté par quelles contraintes, et de mieux saisir la soutenabilité du travail en fin de carrière. Parmi ses travaux, elle a notamment coordonné en 2014 Le Travail avant la retraite. Emploi, travail et savoirs professionnels des seniors », éditions Liaisons sociales, avec Anne-Françoise Molinié et Serge Volkoff, et a publié cette année « Pénibilité du travail et retraite : une comparaison internationale des dispositifs existants ».]

Les réformes successives des retraites en France ont progressivement allongé la durée de la vie professionnelle, d’abord en augmentant la durée d’assurance requise pour une retraite à taux plein, puis en relevant à deux reprises, en 2010 et en 2023, les âges seuils pour obtenir une retraite à taux plein et l’annulation de la décote. Les réformes de 2019 et de 2023 ont suscité des débats particulièrement vifs quant aux inégales possibilités de rester en emploi jusqu’à la retraite au regard des conditions de travail.

La dernière partie de la vie professionnelle est une période plus floue qu’il n’y paraît : elle ne fait l’objet d’aucune définition juridique ; la notion de « senior » qui pourrait s’y rapporter n’est pas non plus définie ; les seuils d’âge le plus souvent mentionnés (45, 50, 55 ans) offrent une délimitation impropre aux évolutions impulsées par les réformes des retraites (Annie Jolivet, « Parcours d’emploi, de travail et fins de carrière », Retraite et société, n° 90, 2023).

Le travail y joue un rôle à plusieurs titres. Par les traces qu’il a pu laisser sur la santé, à travers les accidents du travail, les maladies professionnelles mais aussi par des atteintes encore peu visibles mais qui peuvent être irréversibles. Par les difficultés ou les possibilités de tenir dans le travail compte tenu des conditions de travail, des marges de manœuvre et des possibilités d’entraide dans l’emploi occupé. Par les liens qu’il peut avoir avec le parcours d’emploi, notamment à travers les interruptions liées au chômage ou à des sorties d’activité, mais aussi en raison des caractéristiques des emplois qui offrent des possibilités d’embauche même à des âges tardifs.

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LJD

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