Le groupe CBC Radio-Canada supprime 600 emplois

Le groupe CBC Radio-Canada supprime 600 emplois

Le groupe audiovisuel public canadien CBC Radio-Canada a confirmé, lundi 4 décembre, la suppression de 600 emplois, soit 10 % de ses effectifs, en raison « de la diminution des revenus publicitaires de la télévision et de la concurrence féroce des géants du numérique ».

Les premiers licenciements doivent se concrétiser dans les semaines qui viennent « mais la plupart seront mis en œuvre au cours des douze prochains mois », a précisé le diffuseur public dans un communiqué. CBC Radio-Canada a également prévu de réduire ses dépenses de programmation pour permettre au total 125 millions de dollars d’économies pour l’exercice 2024-2025.

Au final, 250 des suppressions de poste concerneront CBC, le réseau anglophone du groupe ; et 250 autres, Radio-Canada, sa partie francophone ; le reste touche des fonctions techniques et de support. Le groupe a également annoncé que « près de 200 postes actuellement vacants (…) seront abolis ».

Des créations de poste gelées depuis octobre

« CBC Radio-Canada n’est pas à l’abri des bouleversements que subit l’industrie canadienne des médias », a déclaré sa PDG, Catherine Tait, qui estime que, face à ces pressions, le groupe n’avait « plus la souplesse nécessaire pour continuer sans compressions ». « Ces pressions découlent des mêmes facteurs structurels qui touchent l’ensemble des médias canadiens, notamment la hausse des coûts de production, la diminution des revenus publicitaires à la télévision et la concurrence féroce des géants du numérique. »

Le diffuseur public n’avait pas connu pareilles coupes depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement de Justin Trudeau, en 2015. Au début d’octobre, CBC Radio-Canada avait annoncé que les créations de poste étaient gelées jusqu’à nouvel ordre et que les départs ne seraient pas remplacés.

« Nous comprenons à quel point cette annonce est préoccupante pour les personnes concernées et pour la population canadienne qui compte sur nos émissions et nos services », a encore déclaré Catherine Tait, promettant « plus de précisions dans les mois à venir ».

« Jour sombre »

Il s’agit d’« un jour sombre » pour le diffuseur public et pour l’accès à l’information, a réagi le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Radio-Canada dans un communiqué. « Nous sommes atterrés », a renchéri la présidente de la Guilde canadienne des médias, Annick Forest. « Nous demandons au gouvernement fédéral de garantir sans attendre un financement stable à CBC Radio-Canada, et ce, avant que le diffuseur public devienne incapable de remplir son mandat. »

De nombreux médias canadiens sont dans une mauvaise situation financière et le groupe public n’est pas le premier à annoncer un plan social. Au début de novembre, plus de 500 employés du groupe TVA ont été licenciés, soit environ le tiers de ses effectifs.

Pour tenter de soutenir le secteur, le gouvernement canadien s’est lancé depuis cet été dans un bras de fer avec Google et Meta – propriétaire de Facebook et Instagram – pour les obliger à conclure des accords commerciaux avec les médias pour la diffusion de leurs contenus sur leurs plates-formes.

La semaine passée, un accord « historique » a été signé avec Google. En revanche, Meta, qui bloque au Canada l’accès aux contenus d’actualité de médias sur ses plates-formes depuis le 1er août, continue de s’opposer à la loi.

La législation vise à soutenir le secteur de l’information au Canada, où plus de 450 médias ont fermé leurs portes depuis 2008.

Le Monde avec AFP

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