Le Groupe Casino tout près d’être renfloué par le duo Kretinsky-Ladreit de Lacharrière

Le Groupe Casino tout près d’être renfloué par le duo Kretinsky-Ladreit de Lacharrière

S’il est encore un peu tôt pour crier victoire, l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky (actionnaire indirect du Monde), associé au Français Marc Ladreit de Lacharrière, est désormais idéalement placé pour reprendre le groupe Casino, en proie à de graves difficultés. Le consortium rival baptisé 3F, mené par Xavier Niel et Matthieu Pigasse (actionnaires à titre individuel du Monde) et par Moez-Alexandre Zouari a, en effet, annoncé dimanche 16 juillet dans la soirée qu’il renonçait à déposer une offre finale, visant à renflouer le propriétaire de Monoprix, Franprix et CDiscount.

M. Kretinsky et son partenaire ont, quant à eux, remis samedi matin une nouvelle proposition qui doit être détaillée, lundi en début d’après-midi, lors d’une réunion organisée sous l’égide du CIRI (Comité interministériel de restructuration industrielle) avec les créanciers du distributeur. Casino tiendra son conseil d’administration dans la foulée, sans doute pour soutenir dans les grandes lignes le plan du repreneur tchèque, même s’il pourrait chercher à obtenir des aménagements ou des engagements supplémentaires.

« Marc Ladreit de Lacharrière et moi-même prévoyons d’apporter 900 millions d’euros d’argent frais et les créanciers auront la possibilité de souscrire à de nouvelles actions – dans les mêmes conditions que nous – à hauteur de près de 300 millions d’euros », a indiqué M. Kretinsky dans une interview aux Echos. En parallèle, le consortium demande la conversion de 4,7 milliards d’euros de dettes en actions, sur un total de 7,6 milliards d’euros, soit moins que dans son projet initial, afin de satisfaire les créanciers.

Maintenir l’emploi

Comme le gouvernement l’avait demandé, les repreneurs s’engagent à maintenir l’emploi en France (où les effectifs atteignent 50 000 collaborateurs), à préserver le siège de Saint-Etienne et à viser de garder le plus possible d’hypermarchés et de supermarchés. M. Kretinsky précise, en outre, aux Echos que Jean-Charles Naouri, le PDG et actuel propriétaire, ne sera plus le patron exécutif du groupe mais « je souhaite qu’il ait un rôle », affirme le Tchèque.

L’objectif affiché par les conciliateurs Marc Sénéchal et Aurélia Perdereau est de parvenir à un accord de principe avant le 27 juillet. Selon toute vraisemblance, une procédure de sauvegarde accélérée devrait s’ouvrir en septembre. Banquiers, obligataires et autres fonds de dette seront appelés à voter dans ce cadre. Même si de lourds sacrifices leur sont demandés, la perspective d’une liquidation – qui serait inévitable faute d’argent frais injecté rapidement dans un groupe à la trésorerie exsangue – devrait inciter une majorité des deux-tiers des créanciers à privilégier la bouée de sauvetage tendue par M. Kretinsky et M. de Lacharrière. Ce qui n’exclut pas le déclenchement de contentieux de la part de certains porteurs de dette mécontents.

Il vous reste 56.26% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.