Le conflit chez Groupe ADP s’enlise

Le conflit chez Groupe ADP n’est pas près de toucher à sa fin, à l’heure où les salariés du gestionnaire d’aéroports vont entamer leur troisième week-end de grève. La dernière rencontre de négociations, lundi 5 juillet, n’a pas donné les résultats escomptés par les trois syndicats représentatifs, CGT, CFE-CGC et UNSA.
« Nous maintenons le préavis de grève du vendredi 9 au dimanche 11 juillet », dit Véronique Pigueron, présidente de la CFE-CGC de Groupe ADP. Selon elle, les quelques avancées proposées lundi 5 juillet par la direction sont « insuffisantes et pas satisfaisantes ». Contrairement aux demandes des trois organisations, la direction a refusé de retirer son plan d’adaptation des contrats de travail, qui prévoit une baisse des rémunérations des salariés. Tout juste a-t-elle proposé d’en réduire la durée.
Selon nos informations, cette diminution des rémunérations n’ira pas au-delà du 1er janvier 2024. La réduction des salaires pourra même être encore plus courte « si le trafic aérien atteint en 2019 est de retour avant cette date », indique un syndicaliste. C’est peu vraisemblable, s’inquiètent les syndicats, car 2019 était une année record pour Groupe ADP avec 108 millions de passagers. En pratique, selon les dernières propositions de la direction, la baisse des revenus sera de « 5 % en 2022 puis de 4 % en 2023 », souligne le syndicaliste.
Inflexibilité
Mais, en réalité, le manque à gagner est plus important, car, à en croire Mme Pigueron, « il n’y aura pas d’intéressement en 2021 et il n’y a pas eu de participation en 2020 ». Pour les syndicats, la direction est encore très loin du compte avec ces avancées. Au démarrage du conflit, les salariés redoutaient de perdre jusqu’à 20 % de leurs rémunérations. « C’est inexact », avait tenté de rassurer Augustin de Romanet, PDG du groupe, car, « au-delà de 7 %, nous compensons toutes les pertes et 88 % de nos collaborateurs ne perdront pas plus de 4 % », avait-t-il alors précisé. Faux, rétorque Mme Pigueron. Pour elle, « les 15 mesures proposées par la direction aboutiront à une perte de plus d’un mois de salaire ». Notamment par la baisse de 90 % de l’indemnité kilométrique.
Les salariés ne sont pas satisfaits non plus du simple report d’un an de la clause de mobilité dont ils demandaient la suppression. Cette dernière ne devrait entrer en vigueur qu’en septembre 2022. Contactée, la direction de Groupe ADP n’a pas souhaité faire de commentaires.
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