Le chômage est reparti à la hausse en novembre
Le marché du travail s’est, à nouveau, dégradé sous l’effet du reconfinement. En novembre, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A de Pôle emploi) s’est accru de 34 400 (+ 0,9 %) pour atteindre un peu plus de 3,828 millions sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris, sauf Mayotte), selon les données diffusées, lundi 28 décembre, par la Dares, la direction chargée des études au ministère du travail. Ce niveau est supérieur de 10 % à celui enregistré en février, avant le début de la récession.
Après six mois de baisse ininterrompue, les chiffres sont, sans surprise, repartis à la hausse, du fait des mesures de restriction prises fin octobre dans le but de contenir la propagation du coronavirus. Un tour de vis qui a pénalisé l’activité au sein de plusieurs secteurs, avec des incidences toutefois moins importantes que lors du premier confinement, au printemps.
Les jeunes plus touchés
L’évolution relevée en novembre concerne toutes les tranches d’âge, mais elle s’avère plus marquée chez les jeunes : + 2,1 %, contre + 0,7 % chez les individus ayant de 25 ans à 49 ans et + 0,9 % chez ceux ayant au moins 50 ans. D’après la Dares, deux facteurs ont beaucoup joué : « l’augmentation des nouvelles inscriptions à Pôle emploi » et le ralentissement des « sorties de la catégorie A » – ceux qui en sont partis en novembre pour occuper des postes précaires étant moins nombreux que durant les mois antérieurs.
Pour leur part, les demandeurs d’emploi qui exercent une « activité réduite » (catégories B et C) ont vu leurs effectifs refluer de 1,3 % en novembre. Au total, le nombre de personnes émargeant dans les catégories A, B et C reste pratiquement stable, à un peu plus de six millions – un seuil qui n’avait jamais été franchi avant l’épidémie de Covid-19.
Ces mauvais résultats sont en ligne avec les indications fournies, le 23 décembre, par l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss) – qui coiffe le réseau des Urssaf : selon elle, le nombre de déclarations d’embauche de plus d’un mois (hors intérim) s’est nettement affaissé en novembre : – 19,8 %, après une hausse de 2,5 % en octobre (et un recul de 8,6 % en septembre).
Les recrutements dans les entreprises de travail temporaire sont également affectés : – 14,5 % en novembre, par rapport au même mois de 2019, d’après les statistiques dévoilées le 22 décembre par Prism’emploi, l’organisation patronale du secteur. Pour la première fois depuis mai, « l’emploi intérimaire, après s’être lentement redressé, connaît une nouvelle dégradation, avec 110 000 emplois en équivalent temps plein de moins sur un an, contre 80 000 destructions d’emploi sur un an [en octobre] », rapporte Prism’emploi.