La « ville productive », un levier pour de nouveaux écosystèmes territoriaux

La « ville productive », un levier pour de nouveaux écosystèmes territoriaux

L’idée de « ville productive » n’est pas nouvelle. Mais les villes se retrouvent aujourd’hui sommées de développer des stratégies d’aménagement qui répondent autant aux impératifs de réindustrialisation qu’aux enjeux de soutenabilité sociale et environnementale. Mais de quels outils administratifs et stratégiques disposent-elles pour y arriver ?

Une étude du Plan urbanisme construction et architecture (PUCA) et de la plate-forme de réflexion La Fabrique de l’industrie analyse les développements de Bordeaux et de Rennes, ainsi que ceux de Vienne, de Berlin et de Turin (Aménager la ville productive, de Flavie Ferchaud, Alexandre Blein, Joël Idt, Daphné Lecointre, Flore Trautmann et Hélène Beraud, Presses des Mines, 2024). On retrouve dans ces villes les interventions foncières et immobilières classiques, mais elles explorent aussi un nouveau management territorial qui vise l’émergence d’écosystèmes urbains productifs et écologiquement résilients.

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Les liens entre ville, commerce et production sont anciens et se sont souvent recomposés mutuellement. Le bourg médiéval accorde ainsi aux corporations d’artisans des privilèges d’installation pour obtenir la production locale de biens de qualité. Les révolutions industrielles bouleversent les rapports à la cité, en favorisant la concentration d’hommes et de machines, ainsi que l’immobilier de bureau et les transports urbains. Des villes naissent autour des usines, ou celles-ci s’éloignent dans un périurbain consommateur de sols et de déplacements. Le zonage séparé des activités productives et résidentielles devient dominant.

Activités industrielles et services

En réaction, des villes comme Bordeaux ou Rennes se sont efforcées de réattirer des activités industrielles et des services en les imbriquant mieux avec l’immobilier résidentiel et social. Mais, aujourd’hui, les impératifs de zéro artificialisation des sols, de respect de la biodiversité et de réduction des impacts environnementaux imposent de requalifier des zones anciennes, de récupérer tout le foncier possible ou de dissocier entre propriété et usage pour limiter les investissements nécessaires.

Ces contraintes poussent les villes à expérimenter des appels d’offres pour des projets d’aménagement stipulant de multiples objectifs de réindustrialisation, de redynamisation des emplois, de densification urbaine (par exemple en verticalisant les activités). Au-delà d’un nouvel urbanisme, il s’agit de concevoir des écosystèmes rapprochant une diversité cohérente d’activités (habitat, loisirs, services, commerces…). La rareté de l’argent public impose aussi à ces aménageurs de trouver des modèles d’affaires robustes.

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LJD

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