La Société générale prévoit de supprimer 640 postes en France
La Société générale n’en finit pas de se restructurer. La banque, qui a perdu en Bourse près des deux tiers de sa valeur depuis le mois de février, est devenue une proie dans le paysage bancaire européen. Cherchant à nouveau à réduire ses coûts et à rassurer ses actionnaires, elle a annoncé, lundi 9 novembre, dans un communiqué « la suppression nette d’environ 640 postes en France, sans départs contraints ».
Cette baisse d’effectifs concerne plusieurs métiers à Paris et en province : certaines activités de marché, la conformité (contrôle du respect de la réglementation au sein du groupe), les risques, les ressources humaines ou la communication.
« La direction a justifié le besoin d’économies en mettant en avant la nécessité de protéger l’indépendance de Société générale à travers sa valorisation boursière et de faire face aux conséquences des crises sanitaires et économiques », pointe un tract du syndicat SNB-CFE-CGC de la banque, qui s’alarme d’« un énième plan social ».
Alternance d’annonces
Il y a un peu plus de dix-huit mois, en avril 2019, le groupe bancaire avait, en effet, engagé la suppression de 1 600 postes, dont 750 en France. Pour le délégué national de la CGT, Philippe Fournil, qui avait fait les comptes, il s’agissait alors du « douzième plan social en dix ans ».
Depuis plusieurs années, la Société générale alterne les annonces de réduction d’effectifs et de plans d’économies. En août, elle a dévoilé un nouveau programme de baisse de coûts de 450 millions d’euros d’ici à 2022-2023, pour diminuer le profil de risque de certaines activités de marché (produits structurés, crédit et actions), à l’occasion de la publication de ses mauvais comptes du deuxième trimestre 2020 (une perte nette de 1,26 milliard d’euros). « La banque, comme l’énergie ou l’automobile, est une industrie dont l’environnement est en plein bouleversement, avec des taux bas pour dix ans ou pour l’éternité, et l’émergence de technologies numériques, avait alors justifié Frédéric Oudéa, le directeur général du groupe. Ces ajustements industriels vont continuer. »
Et de fait, quelques semaines plus tard, en septembre, la Société générale a révélé qu’elle mettait à l’étude la fusion de sa banque de détail avec celle de sa filiale Crédit du Nord, qui se traduira par un nombre important de fermetures d’agences bancaires, avec l’objectif de redresser sa compétitivité.
« Ce nouveau plan de suppression de plus de 640 postes va contribuer au plan d’économies de 450 millions d’euros annoncé en août, mais il est aussi la conséquence de la future fusion des réseaux de la Société générale et du groupe Crédit du Nord, car il va y avoir de nombreux doublons », analyse Frédéric Guyonnet, le président national du SNB-CFE-CGC. Il se désole que « les salariés soient la variable d’ajustement, en réaction aux mauvais résultats de la banque au premier semestre 2020 ».
Il vous reste 30.02% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.