La reprise de l’économie française s’étiole et l’avenir reste incertain

La reprise de l’économie française s’étiole et l’avenir reste incertain

Sur le Vieux-Port, à Marseille, le 28 septembre.

C’est dans un climat de double incertitude – incertitude sur l’évolution de l’épidémie elle-même et incertitude sur l’évolution des restrictions sanitaires – que les experts de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) ont livré, mardi 6 octobre, leurs analyses trimestrielles sur la conjoncture économique. Une prévision assortie de tous les conditionnels de rigueur, compte tenu du caractère extrêmement évolutif de la situation, mais qui repose sur un constat bien réel celui-là : la reprise s’étiole au fur et à mesure que le Covid-19 se propage, et tous les espoirs d’une reprise plus rapide que prévu se sont envolés.

Au troisième trimestre, l’activité économique se situe en retrait de 5 % par rapport à son niveau d’avant-crise, certes en « vif rebond » par rapport au point bas atteint durant le confinement, où le recul était d’environ 30 %. L’amélioration espérée au quatrième trimestre n’aura sans doute pas lieu : en septembre, les anticipations des entreprises pour les trois mois à venir se sont dégradées, en particulier dans le secteur des services, et se situent à leur niveau le plus haut depuis le début de la crise.

Un quatrième trimestre atone

Selon les enquêtes de terrain effectuées par l’Insee, une entreprise sur trois indique début octobre ne pas avoir de visibilité sur l’avenir. Les conjoncturistes tablent donc sur un quatrième trimestre atone : la croissance stagnerait sur les trois derniers mois de l’année. Le dynamisme de l’été – le PIB a crû de 16 % – permet donc à l’Insee de maintenir sa prévision de contraction du produit intérieur brut (PIB) à 9 % pour l’ensemble de l’année 2020. A condition toutefois qu’un « durcissement durable » des restrictions sanitaires ne vienne enrayer cette mécanique déjà fragile, a prévenu l’Insee.

En l’absence d’une reprise plus forte, il n’est pas de miracle à attendre du côté de l’emploi. Si les secteurs peu touchés par la crise continuent à embaucher modérément, l’hémorragie va se poursuivre dans l’hôtellerie-restauration, les services de transports, les loisirs, les services culturels… A la fin de l’année, quelque 840 000 emplois auront disparu par rapport à l’année 2019, dont 750 000 emplois salariés.

Dans la mesure où, parallèlement, les personnes qui étaient momentanément sorties du marché du travail pendant le confinement et la saison estivale redeviennent disponibles pour prendre un emploi, le chômage va remonter mécaniquement.

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LJD

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