La rédaction de RTL s’attend à sa dissolution dans celle de M6

La rédaction de RTL s’attend à sa dissolution dans celle de M6

En août 2014, à Paris.

Les communiqués alarmistes envoyés, début décembre, par la Société des journalistes (SDJ) de RTL et la CFDT, syndicat majoritaire dans la maison, n’auront pas eu de prise sur les événements. Le 1er janvier 2021, la société Information et diffusion, qui emploie tous les membres de la rédaction de la station depuis soixante-quatre ans, sera absorbée par Métropole Télévision, autrement dit M6.

L’information a été communiquée aux élus le 30 octobre. Même s’il est fort probable que ceux-ci rendent un avis négatif au terme du processus d’information-consultation, cette semaine du Nouvel An, rien ne peut l’empêcher. « On peut bien nous dire qu’il s’agit d’une simple opération de simplification juridique, le résultat est que la rédaction de RTL n’existera plus en tant que telle », déplore une journaliste. « Si la direction du groupe a l’intention de fusionner la rédaction de RTL avec celle de M6, ce ne serait pas illogique, ajoute un autre. On aimerait juste qu’elle nous le dise. »

Cela fait trois ans que RTL Group a été racheté par M6, toutes deux étant filiales de l’allemand Bertelsmann. L’opération avait suscité des réticences. Quelques mois plus tôt, à l’annonce du déménagement de RTL de son adresse historique de la rue Bayard, à Paris, pour s’installer juste en face de M6, à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), l’hypothèse d’un rapprochement structurel entre les deux médias était démentie.

« Aucune garantie sur l’indépendance éditoriale et financière »

Les salariés peinent aujourd’hui à adhérer au message lénifiant qui leur est dispensé. « Si nous souhaitons forcément la réussite du futur projet éditorial qui nous concerne en premier lieu, nous aimerions simplement le connaître et savoir qui le pilotera », insiste la SDJ dans son texte. « Si on nous disait demain que nous, journalistes radio, devenons interchangeables avec ceux de la télévision, au moins les gens sauraient où ils vont, ajoute un élu CFDT. Mais aucune réponse claire ne nous est donnée. » Pour l’instant, les interventions des journalistes d’un média à l’autre sont restées ponctuelles, et soumises à un accord (garantissant le volontariat, la formation et la rémunération) signé par les représentants d’Information et diffusion – qui tombe avec la fusion-absorption.

« Malgré nos demandes, on ne nous donne aucune garantie sur l’indépendance éditoriale et financière de la rédaction de RTL, ni en termes d’emplois », ajoute l’élu du personnel. Alors que près de la moitié des salariés ont engagé une action aux prud’hommes, afin de récupérer leurs primes d’ancienneté, impayées depuis trois ans, « le dialogue social de qualité prôné par le groupe M6 reste à prouver », rappelle, en outre, un tract de la CFDT. Les discussions destinées à conclure des accords de substitution à ceux qui étaient en vigueur au sein d’Information et diffusion (nombre de jours ouvrés, compte épargne-temps…) commenceront en janvier 2021, et pourront durer jusqu’à dix-huit mois.

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LJD

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