La mise en place chaotique du pacte enseignant dans les établissements : « Ça arrive comme une bombe dans les salles des profs »

La mise en place chaotique du pacte enseignant dans les établissements : « Ça arrive comme une bombe dans les salles des profs »

L’école élémentaire Peyssonnel de Marseille, le 30 mai 2023.

Passé le temps des annonces politiques, la question s’est installée dans les salles des professeurs : qui signera le pacte enseignant ? « Selon un sondage que nous avons réalisé, nous espérons être au-dessus de notre objectif cible de 30 % d’adhésion », déclarait récemment le ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye. Mais aucun chiffre n’est encore remonté du terrain, où le déploiement de ce nouvel outil permettant de proposer des missions supplémentaires aux enseignants en échange d’une rémunération forfaitaire se fait dans la confusion.

Dans les établissements scolaires, on parle du « grand flou » qui règne encore à quatre jours de la fermeture des écoles, collèges et lycées. Alors que le pacte doit se mettre en place pour la rentrée, professeurs, directeurs d’école et chefs d’établissement attendaient toujours, mardi 4 juillet, la parution des textes officiels.

« Nous avons vu passer des ordres et des contre-ordres tout le mois de juin à coups de diaporamas et de foires aux questions, mais toujours aucune base légale pour dire exactement aux collègues à quoi ils s’engagent », s’exaspère Faustine Ottin, directrice à Bruay-sur-l’Escaut, dans le Nord, où deux enseignants sur douze « envisagent » d’adhérer au pacte.

Le principe est connu depuis que le ministère de l’éducation nationale a détaillé le fonctionnement du dispositif au mois d’avril. Les enseignants volontaires peuvent choisir entre une et trois « briques » de missions définies par la rue de Grenelle, chacune rémunérée à hauteur de 1 250 euros annuels pour un volume horaire compris entre dix-huit et vingt-quatre heures. En lycée professionnel, le pacte peut contenir jusqu’à six briques. Dans les écoles, collèges et lycées généraux, certaines d’entre elles, indispensables à l’application de politiques gouvernementales, sont étiquetées comme prioritaires : l’intervention en 6e pour une heure de soutien pour les professeurs de primaire ; le remplacement de courte durée pour ceux du second degré.

Des consignes qui diffèrent

Sur le terrain, toutefois, ces grandes lignes ont laissé en suspens une avalanche de questions aussi techniques que cruciales pour l’application du pacte et qui, en l’absence de décret d’application, donnent lieu à « une cacophonie d’interprétations locales », déplore Audrey Chanonat, secrétaire nationale du SNPDEN-UNSA, majoritaire chez les chefs d’établissement.

Selon les endroits, des informations différentes ont été données sur la participation des enseignants de maternelle au soutien en 6e, sur le périmètre des projets ouvrant droit à une rémunération au nom de la brique « projets pédagogiques innovants », ou encore sur l’éventualité de rémunérer via le pacte les heures « d’autoremplacement » durant lesquelles les professeurs du second degré rattrapent leurs propres absences.

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LJD

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