La maison Sonia Rykiel, liquidée en juillet, va être relancée

La maison Sonia Rykiel, liquidée en juillet, va être relancée

Lors du défilé de la collection prêt-à-porter Sonia Rykiel printemps-été 2019 à Paris, le 29 septembre 2018.
Lors du défilé de la collection prêt-à-porter Sonia Rykiel printemps-été 2019 à Paris, le 29 septembre 2018. ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

L’emblématique maison de prêt-à-porter Sonia Rykiel, liquidée le 25 juillet faute de repreneur, va être relancée par deux des fondateurs du site Showroomprivé, qui veulent « faire rayonner » la marque, qualifiée de « fleuron du patrimoine français ».

Mercredi soir, le tribunal a tranché entre la vingtaine d’offres en lice qui avaient fait part de leur intérêt pour reprendre les « actifs » restants de la griffe – soit essentiellement son nom, ses archives et ses stocks. « Il a autorisé la cession des actifs de la marque au profit d’Eric et de Michael Dayan », deux des quatre cofondateurs (avec David Dayan et Thierry Petit) du site de commerce en ligne Showroomprivé, selon un communiqué publié mercredi 18 décembre.

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« Forts de leur savoir-faire et de leur parfaite expertise dans les secteurs de la mode, des marques et du digital », les deux frères entrepreneurs disent avoir « pour objectif de faire rayonner la maison Sonia Rykiel en France et à l’international, qui reste ainsi un fleuron du patrimoine français ». « La maison Sonia Rykiel est de retour en 2020, une nouvelle aventure pour la marque et les deux entrepreneurs », est-il indiqué sans préciser le prix de rachat.

En 2018, la marque de prêt-à-porter de Saint-Germain-des-Prés, fondée à la fin des années 1960, avait enregistré 35 millions d’euros de ventes, pour une perte nette de 30 millions d’euros. Au moment de son placement en redressement judiciaire, elle employait également 131 salariés.

Donner un second souffle à la marque

Les frères Dayan mettent en avant « leur solidité financière et leur expertise dans ce secteur, deux atouts qui leur permettront de développer et de donner un second souffle à la marque ». Ils soulignent également le fait que la marque, « avant-gardiste sur la libération de la femme, retrouve des actionnaires français » et « reste ainsi un fleuron du patrimoine français ».

Sur un plan plus stratégique, Eric et Michael Dayan estiment que « ce rachat s’inscrit dans la continuité de leur parcours entrepreneurial, deux ans après avoir quitté la direction opérationnelle du site ». Showroomprivé, groupe de déstockage en ligne, a engrangé 672 millions d’euros de ventes en 2018. Il a également réduit sa perte nette à 4,4 millions d’euros, contre − 5,2 millions en 2017.

De son côté, la maison Sonia Rykiel, célèbre pour sa maille et ses rayures colorées, s’appuyait au moment de sa liquidation sur un réseau, en propre, de six boutiques et quatre outlets (magasins de déstockage) ; elle réalisait un peu plus de 50 % de ses ventes en France.

En 2012, alors qu’elle était à la tête d’une des dernières maisons de mode encore indépendantes en France, la créatrice Sonia Rykiel avait décidé de céder 80 % du capital de la société au fonds d’investissement chinois Fung Brands (devenu depuis First Heritage Brands), holding de la famille Fung de Hongkong, dirigé par le Français Jean-Marc Loubier.

Ce fonds – qui possède aussi la marque belge de maroquinerie de luxe Delvaux et le chausseur Clergerie – était monté à 100 % du capital au début de 2016. En sept ans, quelque 200 millions d’euros avaient été investis dans la marque Sonia Rykiel par ses actionnaires.

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