La grande fatigue du secteur de l’événementiel face au « stop and go »

La grande fatigue du secteur de l’événementiel face au « stop and go »

Au Festival international de la bande dessinée, à Angoulême (Charente), le 29 janvier 2020.

Inutile de présenter ses vœux à un représentant du secteur de l’événementiel : ils seront accueillis avec un sourire las. Après une reprise dynamique au dernier trimestre 2021, entreprises et salariés qui travaillent dans l’organisation de foires, salons, conventions ou spectacles ont replongé dans la crise.

Pas moins de cent trente événements, à commencer par des rendez-vous emblématiques, comme le Festival de la bande dessinée, à Angoulême, ou le salon Maison & Objet, au Parc des expositions de Paris Nord-Villepinte, ont été annulés ou reportés dans la foulée des déclarations de Jean Castex, lundi 27 décembre, annonçant que ces manifestations seraient soumises à des jauges de fréquentation jusqu’au 24 janvier. Il annulait le même soir « toutes les cérémonies de vœux prévues en janvier », un coup dur pour les traiteurs et boulangers.

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Le gouvernement a eu beau rectifier le tir jeudi 30 décembre en expliquant que les foires et salons finalement n’étaient pas concernés par ces mesures, le mal était fait : environ 1 milliard d’euros de chiffres d’affaires, sans compter les retombées économiques pour les territoires, étaient partis en fumée, selon les estimations de l’Union française des métiers de l’événement (Unimev).

« Un effet dévastateur »

« Les annonces ont eu un effet dévastateur sur une filière déjà fragilisée », résume Béatrice Cuif-Mathieu, directrice générale de Destination Nancy, société publique chargée de la promotion et de l’organisation d’événements dans la cité lorraine et vice-présidente de l’Unimev. Président de l’association Lévénement et directeur général de l’agence Auditoire, Cyril de Froissard constate un « effet de ciseaux » : « On avait tablé sur une reprise en septembre qui s’est avérée réelle : on avait commencé à réembaucher… Là on va avoir des entreprises qui ont davantage de collaborateurs mais moins de travail. »

Lundi, le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, a renforcé certaines aides pour soutenir les sociétés des secteurs concernés, en abaissant notamment à un seuil de 50 % de perte de chiffre d’affaires la prise en charge des coûts fixes, et en élargissant l’accès au chômage partiel. Mais pour les spécialistes de l’événementiel, le compte n’y est pas. « J’avais 1,8 million d’euros de chiffre d’affaires prévisionnel, je ferai au mieux 200 000 euros », calcule Fabrice Laborde, codirigeant de l’agence ByGalis.

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Dans ce secteur parmi les premiers arrêtés par la crise, il y aura bientôt deux ans, le moral des troupes est presque autant affecté que les comptes d’exploitation. « Au-delà du côté financier, c’est le “stop and go” permanent qui est épuisant », poursuit Stanislas Surun, vice-président du Syndicat national des prestataires de l’audiovisuel scénique et évènementiel (Synpase) et directeur général associé de Magnum Novelty, qui compte deux cents salariés permanents mais fait travailler environ deux mille intermittents.

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