Inquiétude grandissante chez les salariés de Lagardère

Inquiétude grandissante chez les salariés de Lagardère

Les tractations entre Bernard Arnault, PDG de LVMH et allié d’Arnaud Lagardère, et Vincent Bolloré, premier actionnaire du groupe Lagardère à travers Vivendi, inquiètent sérieusement les salariés du groupe Lagardère. L’hypothèse d’une cession des activités internationales d’Hachette à Vivendi le propriétaire d’Editis, numéro deux français de l’édition, fait grincer des dents.

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Jeudi 5 novembre, lors de la présentation des résultats du troisième trimestre encore sérieusement secoués par la crise, avec un chiffre d’affaires en recul de 38 % à 1,2 milliard d’euros obligeant le groupe à poursuivre sa stratégie de réduction des coûts, Arnaud Lagardère, le gérant de Lagardère SCA, a opposé un démenti à ce qu’il qualifie de « rumeurs ».
« Il n’existe actuellement aucune négociation sur une cession au sein du groupe, ni sur un quelconque changement dans sa structure en commandite par actions », a-t-il déclaré, tout en ajoutant un énigmatique : « Nous avons, bien sûr, des discussions avec tous les actionnaires. »

« Pas naïfs »

Les salariés du groupe sont, néanmoins, sortis de leur habituelle réserve. Les membres du comité de groupe qui représentent les 25 000 salariés des différentes branches ont condamné « par avance toute orientation visant à démanteler [le groupe] pour en tirer un avantage purement financier ou pour exercer des influences politiques ». « Interloqués par la violence feutrée du rapport de force qui oppose les actionnaires [et] inquiets des conséquences [de] ces grandes manœuvres », ils ont appelé de leurs vœux « une stratégie de long terme guidée par une vision industrielle », tout en refusant de « prendre parti pour l’un ou l’autre des camps qui s’affrontent ».

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« Nous allons croire notre président Arnaud Lagardère, mais nous avons des doutes », affirme, pour sa part, Noëlle Genaivre, secrétaire du comité de groupe et du CEE du groupe Lagardère. « Il nous avait déjà dit, par exemple, que Elle, c’était sacré”, ce qui ne l’a pas empêché de le vendre. On peut une fois de plus avoir des doutes, il y a eu pas mal de cessions, on n’est pas naïfs. (…) Vendre à la découpe fragiliserait encore plus le livre », assure-t-elle.

Les élus du comité social et économique central d’Hachette Livre Edition et Distribution ont également envoyé, jeudi, une lettre à Emmanuel Macron, à Jean Castex et à la ministre de la culture, Roselyne Bachelot, en leur demandant également d’éviter « le découpage d’une entreprise en bonne santé » – son chiffre d’affaires a augmenté de 6 % à 704 millions d’euros au troisième trimestre – et « d’intervenir dans cet imbroglio politico-financier ». Ces élus affirment s’opposer « fermement au démantèlement, injustifié socialement et économiquement » d’Hachette Livre.

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