Grève du mardi 21 mai dans les transports d’Ile-de-France : les raisons d’un mouvement qui s’annonce très suivi
Ce sera un mardi noir. Les voyageurs franciliens sont prévenus. Avant le week-end, la SNCF les encourageait déjà à privilégier le télétravail au lendemain du lundi de Pentecôte. SUD-Rail pronostique un taux de grévistes de 70 % dans les RER et Transiliens, voire de 90 % sur les lignes D et J. SNCF Voyageurs gère en Ile-de-France tous les trains de banlieue, les RER C, D et E, et une partie des RER A et B.
SUD-Rail, mais aussi la CGT-Cheminots, l’UNSA-Ferroviaire dans certains établissements ou encore FO appellent à débrayer la veille du 22 mai, date d’une « réunion de convergence » sur les conditions de travail et, surtout, les primes pendant la période des Jeux olympiques (26 juillet-11 août) et paralympiques (28 août-8 septembre).
A deux mois du début des Jeux, il y a encore du travail. Selon l’UNSA-Ferroviaire, deuxième organisation syndicale de l’entreprise derrière la CGT, les salariés ne connaissent toujours pas le mode de report des congés qui ne pourront pas être pris par les cheminots devant assurer la circulation de 4 500 trains supplémentaires. Il y a pourtant eu six tables rondes, avec des réunions bilatérales préparatoires, la dernière prévue en avril ayant été repoussée à mai, à la demande des syndicats.
Un message à la droite
La RATP, elle, a terminé les discussions. Douze accords ont été négociés, métier par métier. Six ont été signés par des syndicats majoritaires, fait savoir un porte-parole, et six sont de simples relevés de conclusions. La prime moyenne s’établit à 1 000 euros pour les 30 000 agents mobilisés − 19 000 chaque jour pendant les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) − et peut monter au maximum à 2 500 euros pour les conducteurs de métro qui travaillent sur les lignes les plus sollicitées et seront présents tous les jours d’épreuves, après avoir accepté de reporter leurs congés.
Aux représentants des syndicats qu’il a réunis mercredi 15 mai, Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, a fait comprendre que l’entreprise publique, scrutée de toutes parts depuis la polémique politique autour de l’accord de fin de carrière signé le 22 avril, n’irait pas au-delà de la prime maximale de 1 900 euros accordée par le ministère de l’intérieur aux forces de l’ordre. « Mille neuf cents euros en moyenne », font mine de comprendre certains délégués, qui ne découvriront les propositions de la direction que lors de la réunion de convergence.
Redoutant que la direction ne mette la barre trop bas et que cela oblige à tenir d’autres réunions et à ne terminer la négociation qu’au début de juillet, dans la précipitation et au moment des départs en vacances, SUD-Rail et la CGT veulent, par cette grève, envoyer un message clair à la fois à leur patron, à l’Agence des participations de l’Etat et au gouvernement. Cette fois, le premier ministre, Gabriel Attal, son ministre des transports, Patrice Vergriete, et le ministre des finances, Bruno Le Maire, ne pourront pas feindre de ne pas être au courant ou de vouloir changer de PDG après les Jeux… C’est déjà fait.
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