En France, la conjoncture économique se dégrade

En France, la conjoncture économique se dégrade

La capacité de résilience de l’économie française, tant vantée depuis la crise sanitaire, a-t-elle été épuisée ? Annoncée depuis quelques mois, la remontée du chômage est désormais entamée. Rien de très surprenant à cela. L’activité, selon la Banque de France, le 9 novembre, va croître « sur un rythme ralenti », de l’ordre de 0,1 % à 0,2 %, au quatrième trimestre.

Les entreprises, dont les carnets de commandes s’érodent, notamment dans l’industrie et le bâtiment, voient leur trésorerie suivre le même mouvement. Selon le baromètre trimestriel Bpifrance Le Lab-Rexecode publié le 14 novembre, l’opinion des chefs d’entreprise sur leur situation de trésorerie se dégrade nettement, sans amélioration en vue à court ou à moyen terme. Parmi les causes de cette dégradation, « les délais de paiement des clients n’ont jamais été jugés aussi élevés », assure cette enquête.

Une étude publiée, le 8 novembre, par l’assureur-crédit Coface auprès de 650 sociétés françaises le confirme : plus de huit entreprises sur dix ont subi des retards de paiement de leurs clients au cours des douze derniers mois. Et, dans la majorité des cas, ceux-ci ont été « plus longs et plus fréquents » qu’auparavant.

Remontée des défaillances

Ce phénomène est plus marqué encore pour les PME-TPE que pour les grandes entreprises : en moyenne, dans les très petites entreprises, les délais de paiement atteignent quarante-deux jours. Dans les secteurs en difficulté comme la construction et l’immobilier, ils peuvent même atteindre quarante-huit jours.

Un chiffre inquiétant, alors que c’est pour les plus petites entreprises que les conséquences de ces retards peuvent être les plus graves, allant jusqu’à mettre l’entreprise en faillite. « En période de retournement de cycle, les délais de paiement sont une variable d’ajustement », rappelle Carine Pichon, directrice générale France et Europe de l’Ouest de Coface. Et ce, d’autant que le robinet du crédit se resserre. En septembre, les crédits bancaires accordés aux entreprises ont ralenti (+ 3 % au lieu de + 3,6 % en août), selon les données de la Banque de France du 9 novembre.

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En lien avec la dégradation des trésoreries, la remontée des défaillances se poursuit, bien qu’un peu moins rapidement qu’à la fin de l’été. A la fin octobre, 52 695 entreprises sont entrées en procédure judiciaire, contre 51 160 à la fin septembre, selon les chiffres de la Banque de France publiés mercredi 15 novembre. Un total qui reste inférieur au niveau de 2019, mais va inéluctablement peser sur l’emploi, en net ralentissement depuis le deuxième trimestre, période pendant laquelle l’économie n’a créé que 21 000 emplois salariés supplémentaires (+ 0,1 %), moins que l’activité qui progressait alors de 0,5 %.

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