En Chine, un rebond de la croissance en trompe-l’œil au deuxième trimestre

En Chine, un rebond de la croissance en trompe-l’œil au deuxième trimestre

Des voitures attendant d’être chargées sur un navire dans le port de Lianyungang, dans la province chinoise du Jiangsu (Est), 12 juillet 2023.

A priori, l’information ne semble pas avoir de rapport avec les chiffres de la croissance publiés lundi 17 juillet. Et pourtant… Si Shijiazhuang, la capitale du Hebei (Nord-Est), vient d’annoncer qu’elle allait multiplier les concerts de rock durant les mois à venir, c’est moins par un amour soudain des décibels que pour tenter d’attirer les jeunes Pékinois à se rendre dans cette province limitrophe de la capitale, afin qu’ils y dépensent leur argent. Le Hebei, comme toutes les provinces, est désespérément à la recherche du Graal qui relancera la consommation et partant, l’économie.

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Après trois années de politique zéro Covid, la plupart des experts étaient convaincus que la croissance allait repartir sur les chapeaux de roues. Il n’en est rien. Les chiffres publiés lundi le confirment. Les 6,3 % de croissance au deuxième trimestre, en comparaison à la même période de 2022, ne doivent pas faire illusion. « L’an dernier, le deuxième trimestre a été marqué par le confinement de Shanghaï et le recul de l’activité. Tout chiffre inférieur à 7 % serait mauvais. La croissance commence à 7 % », expliquait un économiste, quelques heures avant la publication des chiffres. Le panel d’experts de l’Agence France-Presse prévoyait une hausse de 7,1 %. Ils ont donc été trop optimistes.

Si l’on prend la croissance d’un trimestre sur l’autre, critère jugé plus pertinent par les experts, celle-ci n’a progressé que de 0,8 %, entre avril et juin, contre 2,2 % au premier trimestre (par rapport aux trois derniers mois de l’année 2022). Donc, la croissance ralentit. En juin, tant les exportations (− 12,4 % par rapport à juin 2022) que les importations (− 6,8 %) avaient, elles aussi, chuté au-delà des prévisions.

Le chômage des jeunes urbains bondit

La baisse du yuan et des taux d’intérêt en juin – au moment où la plupart des pays développés relevaient les leurs – n’ont donc pas suffi à dynamiser la demande. D’ailleurs, le chômage des jeunes urbains bondit de nouveau et passe de 20,8 %, en mai, à 21,3 %, en juin. Un véritable souci pour les autorités, au moment où environ 12 millions d’étudiants arrivent sur le marché du travail.

Ces indices ne sont pas une surprise tant ils correspondent à une morosité ambiante. Pour des raisons différentes, aussi bien les petits commerçants que les grands industriels font grise mine. Les premiers se plaignent de la faiblesse de la consommation et du peu de soutien qu’ils reçoivent des pouvoirs publics, les seconds critiquent les normes juridiques, de plus en plus contraignantes au nom de la « sécurité nationale », ainsi que la guerre commerciale et technologique avec les Etats-Unis.

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