En 2022, sortir de « l’urgence »
Carnet de bureau. Le tourbillon 2021 va-t-il se reproduire en 2022 ? Redéfinir les jauges des salles de réunion, la distanciation entre les salariés, informer ou inciter à la vaccination, fixer le nombre de jours de télétravail, recruter sans rencontrer les candidats, ces questions vont-elles continuer à envahir les échanges professionnels et à polluer l’activité des entreprises ?
L’urgent n’est pas l’important. Et pourtant, la succession des vagues de Covid-19, variant après variant, maintient, depuis 2020, les organisations dans un mode de gestion de crise. Même la trêve des confiseurs aura été rompue, lundi 27 décembre, pour annoncer les dernières consignes nationales de protection contre la pandémie.
L’urgence est désormais abordée comme une nouvelle norme. Un projet de loi en ce sens a été déposé par le premier ministre, Jean Castex, à l’Assemblée nationale le 21 décembre pour instituer « un régime pérenne de gestion des urgences sanitaires ». Pérennité et urgence dans un même projet ont de quoi inquiéter. Car si les risques sanitaires inhérents à la pandémie imposent de réagir vite, l’urgence empêche les débats préalables à la prise de décision, et l’incertitude empêche d’agir.
En octobre 2021, plus d’un tiers des entreprises (36 %) jugeaient que les mesures liées à la crise sanitaire freinaient leur productivité. Dans sa dernière note de conjoncture, intitulée précisément « Reprise sous contraintes », l’Insee soulignait que de nombreuses incertitudes pesaient sur l’activité pour 2022.
Tétanisées, innovantes, créatives
Depuis mars 2020, les entreprises ont été, tour à tour, tétanisées, innovantes, créatives pour s’adapter, déployer le télétravail, intégrer les risques psychosociaux des salariés, alterner les modes d’organisation en fonction des fermetures et réouvertures des sites, des flux et reflux de l’activité, mais toujours dans la perspective d’un retour à la normale, pas « comme avant », mais vers une certaine stabilité. Omicron aura bouché cet horizon.
Pour cette rentrée du 3 janvier, la ministre du travail, interrogée sur Europe 1 le 21 décembre, appelait les employeurs à se préparer à passer la vitesse supérieure sur le télétravail, en décidant d’un minimum de trois jours par semaine pour les postes qui le permettent, voire quatre quand c’est possible. Le 27 décembre, Jean Castex avait finalement annoncé que c’était une nouvelle obligation. « Avec la situation, il faut accélérer. C’est un enjeu pour notre économie et nos emplois », a expliqué Elisabeth Borne.
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