Emploi des cadres : après une année 2022 record, les recrutements devraient se stabiliser en 2023
Au fil des baromètres, l’emploi des cadres résiste toujours. Malgré une conjoncture économique défavorable et une croissance en berne, il s’offre même un record en 2022 : les entreprises ont recruté 308 300 cadres en 2022, soit une augmentation de 15 % en un an, et un niveau nettement supérieur à 2019, selon le bilan annuel de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC), publié mardi 4 avril. « On ne peut plus dire qu’on est dans le rattrapage post-Covid, comme c’était le cas les années précédentes. Il y a une vraie dynamique, se réjouit le directeur général de l’association de conseil aux entreprises et aux cadres, Gilles Gateau. L’investissement est le paramètre qui tire l’emploi des cadres, or il continue de bien se porter. »
L’année 2023 devrait afficher le même visage : 308 000 recrutements sont attendus cette année, soit exactement le même nombre qu’en 2022, selon cette même enquête, menée auprès d’un échantillon représentatif de 8 000 entreprises représentant 1,4 million de salariés. Gilles Gateau demeure prudent : « On ne voit toujours pas de ralentissement, mais ces bonnes prévisions peuvent être nuancées : peut-être que les entreprises interrogées aujourd’hui n’anticipent pas une crise ou un choc qui va ralentir les embauches. Et on arrive tout de même à un plateau. »
Cette apparente stabilité cache aussi une forte disparité selon les régions et les métiers. Si tous les secteurs ont bénéficié de l’excellente dynamique en 2022, les bonnes prévisions de 2023 sont presque exclusivement portées par la bonne santé des secteurs à « forte valeur ajoutée », très pourvoyeurs de cadres, que sont les activités informatiques, l’ingénierie-recherche et développement, ou le conseil. Les cadres informaticiens restent les profils les plus recherchés par les recruteurs.
Dynamique positive pour les jeunes
A l’inverse, un recul de 7 % est attendu dans la construction (ce qui ramènerait ce secteur au-dessous de son niveau d’avant-crise) et de 9 % dans le commerce. Touchés par une baisse d’activité, les services divers aux entreprises (intérim, sécurité, nettoyage…) ou le transport-logistique seraient également orientés à la baisse.
La présence géographique marquée des services à « forte valeur ajoutée » s’illustrerait par une disparité de la santé de l’emploi des cadres, aussi, selon les régions : l’Ile-de-France (qui représente, à elle seule, la moitié des recrutements prévus, avec 152 520 embauches), Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur seraient loin devant, alors que la région Hauts-de-France pourrait enregistrer une baisse de 6 % de ses embauches de cadres en 2023, du fait du recul de l’automobile ou de l’agroalimentaire.
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