Emilie Delorme, première femme nommée à la tête du Conservatoire de musique et de danse de Paris

Emilie Delorme, première femme nommée à la tête du Conservatoire de musique et de danse de Paris

Emilie Delorme, en décembre 2019, au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP).
Emilie Delorme, en décembre 2019, au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP). FERRANTE FERRANTI

C’est une première pour le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP). Le ministère de la culture a annoncé, samedi 14 décembre, la nomination d’Emilie Delorme, 44 ans, faisant de la Française, née le 23 novembre 1975 à Villeurbanne, la première femme de l’histoire à diriger la vénérable institution fondée en 1795. Un symbole fort après le brelan masculin qui vient de rafler la mise des places fortes musicales du pays – Alexander Neef à l’Opéra de Paris, Richard Brunel à l’Opéra de Lyon, Jean-Philippe Thiellay au Centre national de la musique. Un profil atypique au regard de la noria de compositeurs, de Luigi Cherubini à Gabriel Fauré, qui se sont succédé au sommet de l’institution.

Emilie Delorme, qui prendra ses fonctions le 1er janvier 2020, n’a certes pas l’aura médiatique de son prédécesseur Bruno Mantovani. Le compositeur et chef d’orchestre de 45 ans a quitté son poste fin juillet après neuf ans de directorat et prendra la tête de l’Ensemble Orchestral Contemporain (EOC). Mais la jeune femme a pour elle des états de service remarqués au Festival d’Aix-en-Provence dont elle dirige depuis 2009 l’Académie européenne de musique, une plate-forme d’apprentissage et de création qui accueille chaque année plus de 250 artistes venant d’une quarantaine de pays, dans le cadre d’ateliers et de concerts.

Femme de conviction

En dix ans, cette femme de conviction et boulimique de travail a joué un rôle important dans le domaine de la création lyrique contemporaine, développant des réseaux d’académies européennes tel l’European Network of Opera Academies (ENOA), bâtissant des coopérations avec des artistes du bassin méditerranéen dans le cadre du Mediterranean Incubator of Emerging Artists (Medinea) – deux instances fondées par le festival. Elle a également joué un rôle actif dans l’intégration aixoise en 2014 de l’Orchestre des jeunes de la Méditerranée.

Lire le reportage au Festival d’Aix (en juillet 2017) : La Méditerranée en bassin créatif

Emile Delorme a fait des études d’ingénieur à l’Ecole nationale supérieure des mines de Nancy avant d’intégrer en 1999 l’Institut supérieur de management culturel, tout en travaillant au sein de l’agence artistique IMG Artists. En 2000, elle est chargée de production au Festival d’Aix-en-Provence avant de rejoindre le Théâtre royal de La Monnaie de Bruxelles où elle devient directrice des plannings sous le patronat de Bernard Foccroulle. C’est lui qui oriente son retour au Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence, où il succède à Stéphane Lissner en janvier 2007. Emilie Delorme possède par ailleurs une double formation musicale : des cursus d’instrumentiste – alto et violon – et d’analyse musicale, suivis aux conservatoires de région de Lyon puis de Nancy.

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LJD

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