Echange CV contre petit cadeau : une méthode efficace pour recruter ?
Un chèque de 100 000 euros : en guise de carotte dans la chasse aux CV, le cabinet de recrutement Lynks Partner mise sur un appât alléchant. Afin d’attirer de nouveaux candidats dans un marché du travail tendu, la société a annoncé le lancement d’une loterie insolite au 1er juin. Toutes les personnes qui déposeront leur CV sur le site dévolu au concours et qui inviteront deux autres candidats potentiels auront le droit d’y participer. A la clé, plusieurs lots en numéraire et, surtout, une belle publicité pour ce cabinet de recrutement.
La mise en place de ce concours est un moyen de « capter un maximum de profils », revendique Jean-Michel Laurent, son fondateur. « En trente ans d’expérience, je n’ai jamais connu un marché aussi tendu. Les bons candidats restent très peu de temps sur le marché et certains ne prennent même pas la peine de s’inscrire sur les “jobboards”. C’est pour contrer cette tendance que nous avons décidé de réagir. ».
Les jeux-concours sont une ficelle largement éprouvée par les pros du marketing. Vieille comme le monde, cette technique pour engranger de nouveaux prospects débarque sur le marché de l’emploi. Aux yeux de nombreux recruteurs, les candidats sont devenus des « consommateurs de jobs », une cible qu’il faut arriver à capter. Mais faire miroiter un chèque contre l’envoi d’un CV permet-il vraiment d’attirer de nouvelles recrues ?
Astuce marketing
Lynks Partner n’est pas le seul employeur à utiliser ce procédé. Les sociétés d’intérim les plus renommées lancent leur propre loterie : Adecco Luxembourg propose un concours pour gagner des voyages en Grèce à toutes les personnes qui auront travaillé au moins un jour pour l’agence entre le 19 janvier et le 31 mars. En février, le groupe de BTP Panorama Impact Management a aussi décidé de lancer sa « loterie du CV » pour attirer de nouveaux profils, rapporte le magazine L’Echo de la baie.
Sur le principe un peu différent du « golden hello » (« bonus d’arrivée »), Connectt a promis aux potentiels candidats une « prime de bienvenue » de 100 euros s’ils travaillaient au moins soixante-dix premières heures pour la société d’intérim. Sur les réseaux sociaux, l’entreprise organise aussi un concours avec, à la clé, des places pour assister à un match de catch. Eric Haddad, son PDG, ne s’en cache pas : « Notre objectif est de capter des intérimaires qui viennent d’ailleurs et de renforcer notre vivier de candidats. » Les intéressés ne regarderont-ils pas d’abord les modalités des emplois proposés ? « La première étape, c’est de capter le candidat ; ensuite, on entre dans la phase de négociation », rétorque, en parfait commercial, Eric Haddad.
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