Des salariés bloquent les expéditions de carburant de la raffinerie Total de Grandpuits
Les expéditions de carburant étaient fortement perturbées mardi 13 octobre dans la matinée à la raffinerie Total de Grandpuits (Seine-et-Marne), bloquées par des salariés qui manifestent contre le projet de reconversion du site, a fait savoir la Confédération générale du travail (CGT) à l’Agence France-Presse (AFP). Total a annoncé en septembre que le raffinage à Grandpuits cesserait « fin 2023 ».
« On a créé un barrage de fortune avec des palettes pour bloquer l’entrée de la raffinerie » dès 4 heures, a déclaré Adrien Cornet, délégué CGT, syndicat majoritaire à l’initiative de cette action. « Les expéditions de produits sont perturbées mais Total continuera à assurer les approvisionnements de son réseau de stations-service et de ses clients », a déclaré Total.
Deux cent soixante-dix poids lourds, dans l’impossibilité de récupérer leurs chargements – soit 35 000 litres de carburants chacun –, ont dû être détournés vers d’autres dépôts, ce qui représente presque la totalité des quelque trois cents camions de passage chaque jour sur le site, selon la CGT.
Projet de reconversion
Cette action s’inscrit dans le cadre de la grève votée lundi lors d’une assemblée générale qui a rassemblé plus de deux cents salariés, et doit se poursuivre jusqu’en début d’après-midi, « au minimum », avant un rendez-vous avec la direction, a souligné M. Cornet.
Selon les projets de Total, le raffinage sur ce site doit laisser place à un projet de reconversion centré sur la production d’agrocarburants et de bioplastiques, ainsi qu’à l’exploitation de deux centrales solaires photovoltaïques, selon le géant pétrolier.
D’un budget de 500 millions d’euros, ce redéploiement n’entraînera aucun licenciement mais des départs à la retraite anticipée et des mobilités internes vers d’autres sites, avait assuré Total. Deux cent cinquante postes, sur les quatre cents que comptent aujourd’hui la plate-forme de Grandpuits et le dépôt associé de Gargenville (Yvelines), seront maintenus, avait détaillé l’entreprise dans un communiqué.
Mais la CGT craint la suppression de « sept cents emplois », directs et indirects. « On veut un projet d’ampleur pour la raffinerie, vraiment vert et pas du “greenwashing” », a souligné M. Cornet, dénonçant un « projet macabre » qui inquiète de nombreux salariés. « On demande des écrits, des engagements » pour préserver l’emploi, a-t-il ajouté.