Dernière ligne droite pour le bilan des six ans d’évolution professionnelle
Il reste peu de temps. D’ici au 31 décembre, les entreprises devront avoir mené les entretiens professionnels pour tous leurs salariés ayant au moins deux ans d’ancienneté et avoir dressé le tout premier état des lieux récapitulatif pour ceux présents depuis au moins six ans. La date butoir initiale était le 7 mars 2020 mais, crise sanitaire oblige, un délai a été accordé. « Une chose est sûre, ce n’est pas le Covid-19 qui sera responsable des manquements des entreprises en la matière, estime Yvan Ricordeau, secrétaire national de la CFDT chargé de la formation professionnelle. C’est tout simplement qu’elles n’auront pas inscrit le sujet dans leur agenda social. »
Né de la loi du 5 mars 2014 sur la formation professionnelle, complétée par la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel de septembre 2018, l’entretien professionnel doit se tenir tous les deux ans. Il est destiné à envisager les perspectives d’évolution professionnelle du salarié (qualification, changement de poste, promotion…) et les formations qui peuvent y contribuer. Le bilan professionnel, lui, doit avoir lieu tous les six ans.
C’est l’occasion de s’assurer que le salarié a bien bénéficié de trois entretiens professionnels et de faire un état des lieux de son parcours. Philosophie : développer l’employabilité des salariés et faire en sorte que chacun soit acteur de son évolution professionnelle. « Si cet état d’esprit est classique chez les cadres, ce n’est pas toujours le cas pour les autres populations, constate Mathilde Bourdat, manageuse chargée de l’expertise formation chez Cegos. Il s’agit de donner à tous les salariés les moyens de mener une réflexion sur leur parcours. » L’entreprise, quant à elle, peut bâtir son plan de développement des compétences en faisant le lien entre sa stratégie et les aspirations de ses salariés.
Une contrainte juridique supplémentaire
Les entreprises seront-elles prêtes dans les temps ? « Nous sommes bien partis pour être dans les clous », se réjouit Margaux Salitot, responsable du développement des ressources humaines (RH) de Pileje, fabricant et distributeur de solutions de santé (micronutrition, phytothérapie…), qui compte 500 salariés en France. Même son de cloche dans le groupe Stago, spécialisé dans le diagnostic biologique. « Le confinement a été un élément perturbant, mais nous faisons tout pour être prêts fin décembre », explique Odile Pellier, directrice du développement RH de la société, qui compte environ 1 300 salariés en France.
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