Dans les entreprises américaines, le gel des ovocytes est proposé aux salariées comme un nouvel avantage social
« Je veux pouvoir danser. » C’est ainsi que Jean Guerrero, 35 ans, a raconté sur Instagram pourquoi elle avait décidé de congeler ses ovocytes. Cette chroniqueuse latino-américaine, qui revendique haut et fort ses origines mexicaines et portoricaines, a expliqué sur X et dans le New York Times les pressions de sa mère et de sa tante, qui la poussaient à avoir un enfant, tant qu’il en était encore temps. « Je voulais devenir mère mais j’avais besoin qu’on me fiche la paix », avoue-t-elle.
La jeune femme avait envie de prolonger sa jeunesse et de différer l’arrivée d’un enfant. Elle a donc saisi la dernière chance que lui offrait le Los Angeles Times, l’employeur qui était en train de la renvoyer, et a pu faire congeler treize œufs. A la fin de ces quelques semaines de traitement et de récupération des œufs, elle s’est sentie libérée. Elle a appris de nouvelles danses. Elle s’est lancée dans l’escalade et la randonnée. Fini le désir obsessionnel d’un enfant avec des hommes sur lesquels on ne peut pas compter, elle pouvait enfin prendre son temps.
L’histoire de Jean Guerrero est de plus en plus répandue outre-Atlantique. Une autre journaliste, Donna Farizan, 32 ans, a documenté dans l’émission « Today », sur la chaîne télévisée NBC, en septembre, chaque étape de la cryoconservation financée par son employeur : ses injections d’hormones, les rendez-vous avec le médecin, l’impression de se sentir toujours gonflée, le jour J de la récupération des œufs. « Mon plus grand objectif, dit-elle en direct, est la longévité professionnelle. Plus j’ai de jours devant moi, plus je m’épanouis. »
Kourtney Kardashian, la star de la télé-réalité, a elle aussi congelé sept œufs à 39 ans. D’autres jeunes femmes, moins connues, ont franchi le cap, et pour certaines ont raconté sur TikTok leur parcours. « C’est mon assurance, s’est exclamée Shania, 25 ans. Je vais pouvoir me concentrer sur mes rêves pendant les dix prochaines années. » La jeune femme conserve, bien au froid, l’éventualité d’une future maternité, tout en construisant sa carrière.
Un luxe qui se démocratise
Cette envie de maîtriser le temps de procréation est de mieux en mieux entendue par les employeurs qui proposent de financer au moins partiellement la coûteuse procédure. Le site de Carrot Fertility, une compagnie spécialisée dans le soutien aux familles, reprend les statistiques de la Society for Assisted Reproductive Technology, selon lesquelles la congélation des œufs a crû de 60 % de 2015 à 2020. Avec la bénédiction des entreprises.
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