Dans certains secteurs, la reprise de l’activité est suspendue aux municipales

Dans certains secteurs, la reprise de l’activité est suspendue aux municipales

Des employés des Chantiers de l’Atlantique, le 18 mai à Saint-Nazaire.
Des employés des Chantiers de l’Atlantique, le 18 mai à Saint-Nazaire. LOIC VENANCE / AFP

Avant ou après l’été ? La question de la date des municipales est aussi un véritable enjeu économique. Certains secteurs, dont l’activité a été fortement ralentie dès février par l’apparition de l’épidémie en Chine, puis mise à l’arrêt par les mesures de confinement, ont besoin pour repartir d’une impulsion qui ne vient pas, faute de décisionnaires dans les communes et les intercommunalités.

Les maires et conseils municipaux non renouvelés ne sont pas en mesure de prendre des décisions d’investissement importantes, telles que la rénovation des infrastructures existantes ou le lancement de nouveaux projets d’envergure, qui arrivent d’ordinaire assez rapidement après une élection. Or, rappelle Pierre Verzat, président de la fédération professionnelle Syntec-Ingénierie, qui rassemble 400 entreprises du secteur, « l’échelon municipal est à l’origine de 50 % de la commande publique en France ».

L’Etat, lui, ne représente que moins de 35 % de ces investissements publics. Les communes et intercommunalités pèsent, par leur poids économique, 1,2 % du PIB. Un levier d’activité non négligeable dans le contexte du Covid-19 et alors que la relance de l’activité figure au premier rang des priorités. « Tant que les conseils municipaux ne seront pas élus, les commissions d’appel d’offres ne pourront pas se réunir et toutes les décisions sont bloquées, ajoute encore Pierre Verzat, qui précise que le nombre d’appels d’offres est en baisse de 20 % par rapport à la normale. Si on veut qu’il se passe quelque chose avant l’été, le temps presse. »

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« La commande publique locale menace de s’effondrer »

Les entreprises du secteur maintiennent encore 20 % de leurs salariés en chômage partiel, preuve que l’activité reste en net retrait. L’ingénierie fait également figure d’avant-poste pour deux autres secteurs : les travaux publics et le bâtiment. L’activité provient également en partie de la commande publique pour le premier, et de la délivrance des permis de construire pour le second.

« Sur les 45 milliards de chiffre d’affaires du secteur en 2019, 15 milliards sont liés aux collectivités locales au sens large », notait en mars Julien Guez, directeur général de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP). « Si le trou d’air observé actuellement dans les appels d’offres se poursuit, les carnets de commandes des TPE-PME en viendraient très rapidement à se vider », observe la FNTP, alors que le secteur compte 8 000 entreprises. « Sans attendre les plans de relance qui seront discutés une fois la crise sanitaire passée, il convient de soutenir immédiatement la commande publique locale qui menace de s’effondrer », demande la profession.

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