Covid-19 : les entreprises confrontées à la hausse des cas contacts

Le foyer d’infection, c’est la hantise des « référents Covid-19 », qui ont pris place au sein des équipes des ressources humaines depuis le mois de mai. Tout peut aller très vite : trois cas confirmés ou probables dans une période de sept jours transforment une entreprise en cluster. Il ne s’agit pas de désorganiser le travail pour autant.
« Dans un premier temps, à la moindre suspicion, les manageurs avaient tendance à considérer tout un étage “cas contact”, on a progressé pour identifier les cas contacts à risque, remarque Marie-Pierre Pirlot, médecin coordonnateur chez Orange. Désormais les décisions suivent les consignes du gouvernement, tiennent compte des conseils de l’ordre des médecins et des contraintes de l’entreprise. » Le point de départ est toujours le même, à savoir la définition du cas contact donnée par Santé publique France dès le 7 mai : avoir croisé un cas positif sans masque ni écran de protection pendant au moins quinze minutes dans un espace confiné ou en face à face à moins d’un mètre. Toutes les autres situations de contact sont « à risque négligeable », précise l’Agence nationale de santé publique.
La plupart du temps, les entreprises transmettent cette définition à l’ensemble des manageurs, chargés de gérer la situation en collaboration étroite avec les responsables des ressources humaines. « Nous avons un protocole très strict, qui a été communiqué et expliqué aux manageurs, qui l’expliquent eux-mêmes aux collaborateurs. Puis on a favorisé toutes les questions qui pouvaient être posées pour pouvoir rassurer les salariés », témoigne Hélène Gemähling, la DRH de Nespresso France.
Compter avant tout sur la responsabilité civique
Les entreprises ont tendance à considérer que le danger vient de l’extérieur : « La plupart du temps, le contact s’est fait à l’extérieur de l’entreprise », assure Sibylle Quéré-Becker, directrice du développement social d’Axa France. « Une pendaison de crémaillère entre collègues d’une boutique a été à l’origine de cas contacts à risque », témoigne Mme Pirlot. « Les gens sont assez prudents, mais, quand ils passent le seuil de l’entreprise, on ne les contrôle plus », souligne Marc-Henri Bernard, le DRH de Rémy Cointreau.
Ils comptent avant tout sur la responsabilité civique et l’efficacité des mesures sanitaires pour empêcher la survenue de cas contact. Outre les consignes standards, comme les masques, le gel et le sens de circulation, ce sont les temps de convivialité qui sont sous surveillance : « On a dit pas de dîners ou d’événements professionnels », illustre Mme Gemähling. Chez Orange sont interdites toutes les occasions qui favorisent le contact : petits déjeuners, distribution de viennoiseries en réunion. « On est allé jusqu’à ne plus rembourser les moments de convivialité à l’extérieur : un rendez-vous avec un client oui, une réunion d’équipe, non », développe le DRH Gervais Pellissier.
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